« Race » méditerranéenne | Degioanni, Anna; Goude, Gwenaëlle

« Race » méditerranéenne 1331 « Race » méditerranéenne Le terme « race » est utilisé en zoologie pour différencier des variations d’une même espèce animale dues à des modifications anthropiques (domestiqué versus sauvage) ou naturelles (par exemple lié à l’isolement géographique). Mais aujourd’hui cette terminologie n’est pas scientifiquement utilisée et n’a de valeur que pour le commerce des animaux. En 1749, Buffon introduit le terme de « race » dans l’étude de l’homme ; Linné, Blumenbach, Kant et Cuvier proposèrent, par la suite, les premières bases d’une classification « raciale ». L’étude des « races humaines » avait pour objectif de subdiviser l’espèce humaine en sous-groupes aux caractéristiques physiques (couleur de peau principalement), géographiques, voire religieuses différentes. Les individus partageant des caractères transmis biologiquement, et qui les dif- férencient des autres groupes à l’intérieur de l’espèce, étaient regroupés par les scientifiques de l’époque dans des « races » ou « types ». Les caractères considé- rés étaient morphologiques et métriques (principalement la forme du crâne, la taille, la couleur de la peau et des cheveux). Ces caractéristiques physiques s’ac- compagnaient souvent d’autres particularités psychologiques et culturelles. Avant la théorie de l’évolution de Darwin (1859), les « races » définies par les scienti- fiques étaient conçues comme le résultat soit d’une dégradation affectant l’espèce humaine à différents degrés (par exemple, le « Blanc » moins que le « Noir » : c’est le monogénisme, origine unique de l’Homme descendant d’Adam), soit d’une origine biologique distincte (par exemple, le « Noir » pouvant être consi- déré comme « non égal à l’Homme » : c’est le polygénisme, origine multiple de l’Homme après Adam). Après la théorie de l’évolution, les chiffres, les mesures rigoureuses et les calculs mathématiques prennent le pas dans le développement de cette classification « raciale ». C’est le Suédois Anders Retzius (mort en 1860) qui introduit la mesure de l’indice céphalique ( ic ) et propose l’existence d’une évolution de l’ ic (de bra- chycéphale, crânes relativement arrondis, ic supérieur à 80, à dolichocéphale, crânes relativement longs, ic inférieur à 75) liée à l’avancée des civilisations

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