Plage | Anthony, Edward

Plage 1247 Plage L’étymologie du terme « plage » en français nous ramène vers la Méditerranée, car il a été transmis de l’italien piaggia , repris du bas latin plagia à partir du mot latin plaga , qui signifie une étendue de terre. Le mot plaga est dérivé, d’après l’historien romain Quinte-Curce, du terme grec plagios signifiant les « plaines de la mer ». Une plage est une accumulation, de forme généralement linéaire à curvilinéaire, de sédiments meubles composés de sable, de graviers, de galets, voire parfois de blocs. Elle constitue une limite entre la terre et l’eau. Toutefois nous nous bornerons ici à la plage non pas des lacs, rivières, fleuves et lagunes, mais entre mer et terre. Par sa localisation d’interface et sa composition de sédi- ments meubles, elle sert de rempart contre la mer. L’image sociétale de la plage, toutefois, est bien plus celle d’un espace de loisir, voire d’un espace économique et même écologique, que celle d’un espace dont la fonction primordiale est phy- sique : dissiper l’énergie des vagues. Une typologie des plages peut se décliner sur plusieurs paramètres. Celles qui bordent des littoraux très variés peuvent être des falaises, ce qui est souvent le cas le long des côtes méditerranéennes au relief marqué, des côtes basses, des dunes, des marais ou des lagunes, notamment lorsque ces plages bordent des del- tas, comme ceux du Nil ou du Rhône. Leur nature linéaire à curvilinéaire est généralement épousée plus ou moins bien par les crêtes de vagues, qui s’or- ganisent de façon à arriver le plus possible parallèles à la plage. De ce parallé- lisme plus ou moins strict dépend le transport de sédiments le long de la plage. Plus les crêtes de vagues lui sont parallèles, moins ce transport longitudinal, appelé « dérive littorale », est intense. En revanche, un transport actif le long de la plage doit être contrebalancé par des apports actifs de sédiments. On dis- tingue donc généralement des plages ouvertes, où ce transport peut s’exercer librement, et des courtes (de l’ordre de quelques centaines de mètres) générale- ment encadrées par des pointes rocheuses ou des ouvrages d’ingénierie, à dérive variable à nulle, appelées « plages de poche », abondantes en Méditerranée. Bien que la plage de sable soit celle qui vient tout de suite à l’esprit, beaucoup sont

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