Peuplement | Degioanni, Anna; Goude, Gwenaëlle

Peuplement 1209 côtière, le long de la Méditerranée. La partie sud de la Méditerranée est peu- plée directement à partir de l’Afrique et aussi par un retour à partir du Proche-­ Orient. De la côte atlantique marocaine jusqu’à l’Égypte au Paléolithique moyen se développe l’industrie atérienne (nom donné à un type de fabrication d’outils moustériens découverts dans le site de Bir el-Ater, au sud d’Annaba, Algérie). Plus tard apparaît l’industrie ibéromaurusienne à Taforalt (Maroc), Afalou et Mechta el-Arbi (Algérie). Selon certains auteurs, cette industrie aurait été créée par des hommes arrivés par le détroit de Gibraltar. Pour d’autres, cette industrie serait dérivée de la culture de Halfan de la vallée du Nil (vers 17 000 avant notre ère). La chasse, le charognage et la cueillette constituent le quotidien substan- tiel des groupes humains jusqu’aux processus de domestication végétale et ani- male. Au Proche-Orient, les principaux moteurs de ce qui sera la « révolution néolithique » se mettent en place vers 12 000 ans avant notre ère. Les popula- tions, jusqu’alors nomades, se sédentarisent, construisent une nouvelle organi- sation sociale et mettent en place progressivement l’agriculture, en particulier des céréales tels l’orge, l’engrain et l’amidonnier, qui se développe à partir du VII e millénaire. La domestication n’est pas l’unique apanage de la zone proche-­ orientale ; ce processus est mis en œuvre dans différents endroits du globe de façon indépendante, en fonction des espèces végétales et animales sauvages pré- sentes sur place (Guilaine, 2003). Toutefois, cette zone méditerranéenne béné- ficie des résultats des nombreuses études et avancées méthodologiques ( adn , biochimie, etc.) réalisées par les recherches archéologiques ces dernières décen- nies. La domestication animale prend également ses racines au IX e millénaire, à la suite des céréales, et concerne d’abord la chèvre, le mouton, le porc et le bœuf. Vient ensuite la maîtrise des techniques céramiques (VIII e millénaire), préfigurant l’achèvement de la néolithisation dans cette région (VII e millénaire ; Mazurié de Kéroualin, 2003). L’introduction de l’agriculture a modifié sensi- blement la structure des populations : une quantité plus importante de nour- riture a permis une augmentation de la densité des groupes humains, devenus sédentaires et s’organisant dans les premiers villages et villes. Une meilleure ali- mentation permet une puberté plus précoce et donc un accroissement de la fertilité. La sédentarité peut réduire l’intervalle entre les naissances des enfants et donc entraîner une hausse du nombre d’enfants par femme. La population croît et a besoin de nouveaux espaces. Selon certains auteurs, ce phénomène est à la base de la diffusion rapide de l’agriculture : il s’agirait d’une diffusion démique. Les agriculteurs se déplacent et introduisent dans de nouveaux ter- ritoires leur savoir-faire : l’agriculture, l’élevage, mais aussi leurs artefacts. On peut suivre par exemple sur le pourtour méditerranéen la diffusion associée à la culture impresso-cardiale en Italie (Sardaigne comprise), dans le Sud de la

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