Peuplement | Degioanni, Anna; Goude, Gwenaëlle

Peuplement 1207 Peuplement La présence humaine en Méditerranée est très ancienne (Whitehead et al ., 2005) ; les premiers peuplements du Paléolithique inférieur sont visibles dès 1,5 million d’années au Proche-Orient, notamment en Israël. Entre 1,4 million d’années et 700 000 ans, Homo erectus et Homo antecessor sont les premiers homini- dés attestés par des restes fossiles en Espagne à Barranco Leon et dans la sierra d’Atapuerca. Les plus anciens représentants connus du peuplement d’Afrique septentrionale proviennent, pour le début du Pléistocène moyen, du gisement acheuléen de Ternifine (en Algérie) ; les restes initialement attribués à un taxon baptisé Atlanthropus mauritanicus sont actuellement considérés comme appar- tenant à Homo erectus . D’autres restes fossiles d’ Homo rhodesiensis ont également été retrouvés au Maroc (Salé), et ceux d’ Homo heidelbergensis , datés d’environ 400 000 ans, en Espagne et en Italie (Ceprano), ainsi qu’en Grèce à Petralona (500 000‑250 000 ans). En France, à Tautavel, les fragments crâniens de l’Arago ont été datés d’environ 450 000 ans, et plus récemment, sur le site niçois du Lazaret, de nouveaux restes, âgés de 170 000 ans, ont été attribués à un jeune adulte Homo erectus (planche XI). Durant 400 000 ans, la partie nord de la Méditerranée est peuplée par une population caractérisée par une grande capacité crânienne (en moyenne supé- rieure à la nôtre) et par une forte adaptation aux changements climatiques (au cours de ces 400 000 ans se succèdent des périodes très froides, avec les glaces qui recouvrent une bonne partie nord de l’Europe, et des périodes interglaciaires plus tempérées). Il s’agit des néandertaliens (Condemi et Weniger, 2011). Dans la décennie suivant la découverte du fossile de la vallée du Neander (Allemagne) en 1856, les néandertaliens sont considérés par les paléoanthropologues comme un « chaînon manquant », représentant un moment de l’histoire évolutive humaine et ayant une répartition spatiale s’étendant sur l’ensemble de l’Ancien Monde. Cette vision a perduré jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, où les néan- dertaliens sont considérés comme appartenant à une sous-espèce de Sapiens , en raison de caractéristiques anatomiques et culturelles partagées avec l’homme