Peristiany, John George | Handman, Marie-Élisabeth

Peristiany, John George 1202 Peristiany, John George (1911‑1987) Pays dont l’unité nationale s’est réalisée tardivement (entre 1821 et 1948) à l’is- sue de multiples guerres, la Grèce appartient à cette périphérie de l’Europe où les études de folklore à visée nationaliste ont longtemps été prééminentes et ont freiné le développement de disciplines comme la sociologie ou l’anthropologie. C’est à John George Peristiany, né à Athènes le 4 septembre 1911, qu’il revient d’avoir introduit en Grèce et à Chypre les sciences sociales au sens de disciplines s’appuyant sur des recherches empiriques, et ce, en dépit de conditions politiques et économiques très défavorables. Issu d’une famille grecque installée à Chypre, Peristiany fit ses études pri- maires à Athènes dans une école anglaise et ses études secondaires au lycée fran- çais de Limassol. En 1932, il obtint un doctorat en droit à Paris, et en 1935 un PhD de philosophie à Oxford. Son intérêt pour le droit primitif le condui- sit à l’anthropologie (il suivit les cours de Malinowski à la London School of Economics), puis à faire du terrain au Kenya chez les Kipsigi en 1937‑1938 et chez les Pokot en 1947‑1948. Son livre, The Social Institutions of the Kipsigis , publié en 1939 chez Routledge and Sons avec une préface de Edward E. Evans-­ Pritchard, fait toujours autorité. Il sera réédité en 1946 et 1964. Durant la Seconde Guerre mondiale, il fut, en 1940 et 1941 lors de la cam- pagne d’Albanie, assistant auprès de l’attaché militaire britannique, puis profes- seur d’anthropologie sociale à l’université royale Fouad I er du Caire. Dans cette ville, il fut aussi responsable du bureau de presse du gouvernement grec en exil. La guerre finie, il retourne en Angleterre où il sera, de 1946 à 1963, Senior Lecturer en anthropologie sociale à la London School of Economics auprès de Malinowski (1946), à Cambridge auprès de Meyer Fortes (1947) et à Oxford (1948‑1963) où il se liera d’amitié avec Alfred Radcliffe-Brown, Edward E. Evans-­ Pritchard ainsi qu’avec Julian Pitt-Rivers. En 1959, il est invité à délivrer la Frazer Memorial Lecture à l’université de Glasgow. Sa conférence porte sur l’honneur, thème qu’il développera tout au long de sa carrière consacrée aux sciences sociales dans les pays méditerranéens ; car dès 1954, au grand dam d’Evans-Pritchard pour

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