Pêche | Faget, Daniel; Gilbert, Buti

Pêche 1175 Pêche Jouant un rôle essentiel dans les approvisionnements alimentaires des populations méditerranéennes dont elle a pu façonner les pratiques culinaires, la pêche est pratiquée depuis plus de 3 000 ans en Méditerranée. En raison de la complexité des gestes professionnels qui y sont attachés, elle constitue un univers spécifique qui s’est doté, dès le Moyen Âge, de structures de régulation particulières. On retrouve ces structures à partir du xv e siècle sur la totalité de la rive nord de la Méditerranée. Ce sont les confréries de Saint-Pierre, gremis catalanes, cofradias espagnoles, confraternitate italiennes, exceptionnellement doublées à l’époque moderne par des prud’homies (Marseille, La Ciotat, Toulon, Cannes). Dans ce dernier cas, l’instance de jugement des litiges de pêche était alors séparée de l’association cultuelle et d’assistance. C’est dans le cadre de ces structures pro- fessionnelles que sont fixés les règlements de pêche. Celui mis en ordre en 1727 à Marseille réglementait ainsi sévèrement la taille des filets, celle des hameçons, la qualité des appâts autorisés, le calendrier des prises ou la répartition des lieux d’activité ou postes de pêche. Quel que soit l’espace étudié, on ne peut qu’être frappé par l’extrême diversité des pratiques de pêche en usage en Méditerranée, qui remontent souvent à la plus haute Antiquité et se retrouvent, au-delà d’innombrables nuances, dans l’ensemble du bassin. Transmis de manière ver- naculaire, les savoir-faire attachés à ces techniques ont rarement été présentés dans des traités ou des manuels professionnels. Ils participaient d’une culture de l’oralité et de l’apprentissage, dispensée au sein de l’embarcation, en direction des mousses et des matelots. Les matériels traditionnellement utilisés peuvent être classés en deux catégo- ries. La première est celle des engins statiques, casiers, lignes pour la pêche côtière, palangres, filets dont l’extrême variété renvoie aux espèces que l’on recherche. On distinguera à propos de ces derniers les filets maillants de fond des filets de sur- face destinés à la capture des espèces démersales ou pélagiques (thons, sardines, anchois, etc.). À ce premier groupe d’outils statiques s’opposent tous les engins mobiles, essentiellement constitués de filets traînants. Qu’ils soient manipulés de

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