Musique arabo-andalouse | Saidani, Maya

Musique arabo-andalouse 1048 Musique arabo-andalouse Il n’est pas aisé d’élaborer un tracé historique du répertoire de la nûbâ (nouba), corpus musical connu tant des interprètes que des mélomanes du Nord du Maghreb, en raison de la rareté des documents. On peut supposer que ces chants aux mélodies des plus élaborées sont le résul- tat d’un brassage entre diverses cultures musicales dont le résultat a donné nais- sance, dans les cités telles que Fès, Tlemcen, Alger, Bejaïa, Constantine ou Tunis, pour ne citer que ces pôles culturels, à un répertoire nommé communément musique « arabo-andalouse », « andalouse » ou « classique maghrébin », même si les termes « classique » et « andalouse » restent sujets à caution. Cependant, il est évident que l’on ne peut dans une première approche dissocier cette musique de la région sud de l’Espagne : l’Andalousie, nommée « al-Andalus » sous la domina- tion musulmane. Ainsi, l’emploi du terme « al-Andalus » par les écrivains arabes apparaît toujours limité à l’Espagne musulmane, quelle que soit son extension territoriale de plus en plus réduite. Si bien que lorsqu’il ne restera plus au pou- voir de l’islam dans la péninsule que la petite principauté nasride de Grenade, le terme al-Andalus servira à désigner le seul territoire de ce royaume exigu. Cet art nouveau naquit en al-Andalus au ix e siècle et s’enrichit de la pré- sence de savants et d’artistes de confessions diverses. Les villes de la métropole telles que Cordoue, Séville et plus tard Grenade devinrent célèbres pour leurs productions musicales. Les musicologues datent l’avènement de cette musique et la création de la suite en plusieurs mouvements : la nûbâ avec l’arrivée de Ziryâb (789‑857), de son vrai nom Abû al-Hassan ‘Alî ibn Nâfi‘, avant qu’elle ne se développe avec Abû Bakr ibn Yahia al-Sâyigh, connu sous le nom d’Ibn Bâjja (fin xi e -1138). La nûbâ , née dans le Sud de l’Espagne musulmane, s’est diffusée dans plu- sieurs villes du Maghreb et a pris diverses formes et appellations telles que ‘âlâ au Maroc, çan‘a à Tlemcen et à Alger et malûf à Constantine, en Tunisie et en Libye. L’étymologie des dénominations données à ces répertoires à travers ces cités attestent l’importance qui fut octroyée au genre musical nûbâ . Par ‘âlâ , on entend

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