Mosaïque | Blanc-Bijon, Véronique

Mosaïque 1003 Mosaïque « Mosaïque » désigne une technique décorative pouvant se rapporter à toute surface architectonique (pavement, paroi, plafond, colonne, banquette, baptis- tère, tombes, façades…). Avec de petits éléments d’abord naturels (galets) puis taillés de la main de l’homme (tesselles), il s’agit de recouvrir une surface don- née préalablement préparée dans ce but (support). L’ensemble des cubes et du support constitue une mosaïque. Mosaïque antique Si le monde romain a particulièrement développé l’usage de la mosaïque, celui-ci trouve ses origines chez les Grecs (Pline, Hist. nat. , XXXVI, 184) où apparaît à l’époque classique la mosaïque de galets, à l’époque hellénistique celle de tesselles. La technique est avant tout fonctionnelle, offrant une protection à l’élément bâti, notamment contre l’eau : en grec ancien, « pavement » est dit κατάκλυστον , « sol lavable à grande eau ». Marquée par la discontinuité de ses matériaux, la mosaïque a un caractère à la fois naturellement hétérogène et pointilliste, mais aussi unitaire dont les mosaïstes ont joué, à tel point qu’elle a pu être comparée à de la « peinture de pierres » (Pline, Hist. nat. , XXXV, 3). Les premiers commanditaires pour les mosaïstes sont les palais et les grandes demeures ; à l’époque romaine, la mosaïque se « démocratise » mais reste tou- tefois la parure des maisons des plus aisés. Durant l’Antiquité tardive, l’Église devient un commanditaire majeur et le restera tout au long du Moyen Âge, que ce soit en Occident ou en Orient où, après la conquête arabe, certains princes continuèrent à apprécier les décors en mosaïque pour leurs palais. Les époques récentes ont également eu leurs mosaïstes et leurs écoles, du xvi e siècle à nos jours. Les mosaïques sont des documents qui permettent de saisir l’évolution tech- nique d’une mise en œuvre, l’usage d’un espace, les goûts d’un commanditaire, son niveau d’hellénisation ou de romanisation, son niveau social, les relations

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