Jésus | Dorival, Gilles

Jésus 740 Jésus Le nom « Jésus » vient du grec Iêsous , qui traduit l’hébreu Yehôshûa (« Dieu [est] secours »). Plusieurs personnages de la Bible grecque des Septante s’appellent ainsi, notamment Jésus/Josué, l’aide et le successeur de Moïse, et Jésus, fils de Sirakh, l’auteur du Siracide au début du ii e siècle avant l’ère. La vie, les miracles, la prédication, le procès, la mort et la résurrection de Jésus sont connus avant tout par des écrits rédigés en grec par des hommes se réclamant de son autorité : notamment Matthieu, Marc, Luc et Jean, les auteurs des quatre Évangiles canoniques, et Paul, à qui Jésus est apparu sur le chemin de Damas et qui insiste sur l’importance de la résurrection dans la définition de la foi nou- velle. D’autres informations en provenance de groupes chrétiens que l’histoire a marginalisés doivent aussi être prises en compte : les ébionites, les Hébreux et les Nazôréens, qui sont des juifs chrétiens, ont laissé des évangiles, qui subsistent à l’état de bribes. L’Évangile de Thomas a circulé dans des milieux gnostiques ; actuellement composé de 114 « dits » (logia) attribués à Jésus, il est parfois consi- déré comme attestant la forme littéraire la plus ancienne relative à Jésus : elle aurait consisté à mettre par écrit ses propos indépendamment de toute narration d’évé- nements. Des milieux parfois qualifiés de « populaires » ont cherché à combler les lacunes des quatre Évangiles et ont raconté l’enfance de Jésus et l’histoire de ses ascendants (Protévangile de Jacques, Évangile du Pseudo-Matthieu). Il n’est pas facile d’exploiter ces informations, comme le montre l’exemple de l’Évangile de Philippe, qui circulait en milieu gnostique : Jésus, est-il dit (§ 55), embrassait souvent sur la bouche Marie Madeleine ; étaient-ils mari et femme comme le croit Dan Brown dans le Da Vinci Code paru en 2003 ? C’est oublier que, dans d’autres textes gnostiques, Jésus embrasse Jacques sur la bouche sans constituer avec lui un couple homosexuel ! En fait, le baiser sur la bouche est un signe d’in- timité spirituelle ; celui qui le reçoit est le gnostique régénéré. Jésus est également connu par des textes juifs. Dans les Antiquités juives , XVIII, 3, 3, Flavius Josèphe le présente comme un homme sage et un faiseur demiracles ; sont mentionnés Pilate, lamort, la résurrection et les chrétiens ; ce testimoniumflavianum

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