Géologie | Choukroune, Pierre

Géologie 598 de la formation de la chaîne hercynienne, est composé de l’ensemble Amérique du Nord-Eurasie qui constitue le sous-ensemble septentrional de la Pangée, la Laurasia. Au sud, le sous-continent Gondwana est composé de l’Amérique du Sud, de l’Afrique, de l’Antarctique, de l’Australie et de l’Inde. Autour de ce conti- nent, un océan unique et couvrant les deux tiers restants du globe. Cet ensemble gigantesque ne reste pas stable très longtemps. Le morcel- lement commence vers – 200 millions d’années par l’ouverture de l’Atlan- tique Nord qui sépare en deux le sous-ensemble Laurasia. Un peu plus tard, vers – 160 millions d’années, Gondwana et Laurasia se séparent à leur tour. Entre ces deux masses continentales, l’océan qui s’ouvre a été baptisé Téthys, ancêtre de la Méditerranée. Le maximum de son extension est censé se situer autour de – 140 millions d’années. La Téthys fait alors communiquer le futur océan Indien à l’est et l’Atlantique Nord à l’ouest. C’est l’âge d’or de cette grande Méditerranée située entre les deux sous-ensembles pangéens. À – 100 millions d’années, la situation est la suivante : l’Atlantique Sud s’ouvre à son tour, séparant l’Amérique du Sud de l’ensemble Afrique-Arabie. À l’est du Gondwana, l’Inde et l’Australie commencent une migration vers le nord tout en s’éloignant de leur continent d’origine. Le sort de la Téthys dépend désor- mais des seuls déplacements relatifs entre Afrique-Arabie et Eurasie : ces deux entités, après s’être éloignées, commencent à converger. Ce rapprochement va avoir deux conséquences : la première est la forma- tion des chaînes de montagnes périméditerranéennes dont l’évolution connaît des paroxysmes entre la fin du crétacé (– 60 millions d’années) et l’éocène supé- rieur (– 30 millions d’années). La seconde est la diminution de la surface du territoire océanique. À – 15 millions d’années, la configuration est proche de celle que l’on connaît aujourd’hui car l’Arabie commence à se désolidariser de l’Afrique grâce à l’ouver- ture de la mer Rouge. L’Afrique continue à remonter vers le nord, et la partie océanique de cette plaque, par subduction, c’est-à-dire par disparition de maté- riel océanique, passe sous la Grèce. L’Arabie est soumise à cette même cinéma- tique du sud vers le nord, mais il n’existe plus d’océan entre l’Arabie et l’Eurasie. Il y a donc collision entre deux domaines continentaux dont les bordures vont se déformer pour constituer les chaînes du Caucase et de l’Iran. Un effet latéral de cette collision est d’éjecter la partie turque de l’Eurasie vers la Grèce. Il est évidemment important de noter que les séismes actuels témoignent de ces déplacements et déformations. En Iran, ils sont la manifestation directe de la collision entre Arabie et Eurasie. En Turquie, ils correspondent à l’expulsion pro- gressive de la Turquie vers l’ouest. En Grèce, ils sont liés à la disparition progres- sive de l’océan méditerranéen sous l’Eurasie par subduction. Dans les Alpes, les Apennins et en Afrique du Nord, la séismicité est liée à l’évolution non achevée

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