Géographie | Cattedra, Raffaele

Géographie 591 Géographie La Méditerranée n’appartient à aucun continent. Les grands ouvrages de géo- graphie, par leurs découpages de type continental du monde, n’ont décrété que très tardivement l’existence d’une individualité propre aux terres du pourtour de la Méditerranée, « mer interne » et semi-fermée, étendue entre l’Afrique, l’Europe et l’Asie, sur une superficie d’environ 2,5 millions de kilomètres carrés (planche I). Sa reconnaissance en tant qu’aire géographique comprenant un envi- ronnement et des habitants remonte seulement au xix e siècle. Bien qu’une pro- duction scientifique relativement importante ait progressivement vu le jour, ce n’est qu’à partir des années 1980‑1990 que la « géographie de la Méditerranée » a trouvé une place « légitime » en tant que l’une des spécialités d’enseignement de la discipline ; en 2002, elle a même été retenue comme l’une des questions importantes des concours d’enseignement en France (Capes et agrégation de géographie). Signalons cependant la fondation, dès 1960, de Méditerranée. Revue géographique des pays méditerranéens à l’université de Provence. L’Union géographique internationale a finalement lancé en 2004 un programme spécial pour le Développement humain de la Méditerranée , faisant tardivement suite à la naissance du pam (Plan d’action pour la Méditerranée) en 1975, à l’initiative des Nations unies – et constituant la première véritable « politique commune » des pays riverains afin de lutter contre la pollution et de protéger la biodiversité de la mer –, lequel est suivi par la mise en place du Plan Bleu. Pourtant, la question des limites reste ouverte. Celles-ci demeurent encore incertaines et floues, prises au piège des critères divers que l’on peut adop- ter (climatiques, biogéographiques, hydrographiques, géomorphologiques, agri- coles, humains, culturels, géopolitiques, etc.). On inclura ou exclura alors, selon le cas, un pays (le Portugal plutôt que la Jordanie), une ville (Casablanca plutôt que Milan) ou une région, avec en conséquence des périmètres du domaine médi- terranéen à géométrie variable (la limite de culture de l’olivier, la ligne de par- tage des eaux, les isohyètes qui mesurent les mêmes quantités de précipitations, les circonscriptions administratives littorales…). Bien souvent, les statistiques

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