Élevage (caprins et ovins) | Bourbouze, Alain

Élevage 452 Élevage (caprins et ovins) L’héritage d’une histoire plurimillénaire Ces « petits ruminants », comme on les nomme aussi, seraient parmi les pre- miers animaux à avoir été domestiqués vers la fin de la dernière glaciation (9 000 à 7 000 ans bc ) : en Mésopotamie pour les ovins, dans l’Est anatolien et sur les plateaux d’Iran pour les caprins. Espèces peu agressives, à caractère sociable, de petite taille, elles furent faciles à apprivoiser et élevées pour le lait, la peau, la viande, et un peu plus tard, les poils et la laine (6 000 ans bc ). Les premiers vêtements de laine tissée n’apparaissent, quant à eux, que vers 3 000 ans bc . Moutons et chèvres se propagent rapidement vers l’Europe et l’ouest de la Méditerranée. Les Romains exploiteront les ovins sur une grande échelle, notam- ment en Africa, la première province romaine d’Afrique. Au cours des siècles qui suivront, brebis et chèvres vont s’intégrer à un système agro-sylvo-pastoral, apportant aux familles le lait, la laine, la viande, et l’indispensable fumure trans- férée vers les terres céréalières. Le système se généralise dans la plupart des fermes, petites ou grandes, en plaine ou en montagne, selon quatre grands types : a) des élevages pastoraux sédentaires utilisant en permanence des surfaces pastorales ; b) des élevages nomades, semi-nomades et transhumants exploitant des espaces complémentaires en montagne, en steppe ; c) des élevages agropastoraux liés au calendrier agricole (chaumes l’été, paille, jachères et parcours le reste de l’année) ; d) de petits élevages intensifs attachés à la ferme et à la maison dans les ceintures urbaines, les vallées de montagne ou les terres irriguées. Les troupeaux ovins/caprins ont été plus souvent mixtes que spécialisés. En mettant en valeur leurs différences, les éleveurs ont su tirer profit de leur complé- mentarité : a) meilleure exploitation des ressources végétales car le comportement alimentaire n’est pas le même (l’ovin « rase » plus court les pelouses herbacées, la chèvre est plus sélective, consomme plus de ligneux que l’ovin) ; b) meilleure uti- lisation de l’espace pâturé par l’adaptation au relief et aux pentes, à la sécheresse, au froid et à l’humidité (le mouton bon marcheur est moins à l’aise en parcours

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