Développement durable | Lazarev, Grigori

Développement durable 369 à soutenir un processus commun grâce auquel une attention bien plus grande sera consentie pour la mise en œuvre d’une croissance harmonieuse dans toute la région. La Stratégie méditerranéenne appelle à engager résolument la région dans un processus de développement durable en vue de renforcer la paix, la stabilité et la prospérité, en prenant en compte les faiblesses et les menaces qui pèsent sur le monde méditerranéen, mais aussi ses atouts et ses opportunités. Elle prend également en considération la nécessité de réduire l’écart entre les pays développés et les pays en développement de la région. La Stratégie méditerranéenne de développement durable se fonde sur la « vision » et les « orientations-cadres » qui ont été avalisées par les parties contrac- tantes de la Commission méditerranéenne de développement durable. Les docu- ments d’évaluation et de prospective préparés par diverses composantes du Plan d’action pour la Méditerranée et d’autres réseaux de coopération méditerranéens ont apporté de précieuses contributions à l’élaboration de la Stratégie. Celle-ci a tenu compte des évolutions de la coopération régionale, notamment le Plan d’action pour la Méditerranée, le Partenariat euro-méditerranéen, l’Initiative arabe pour le développement durable et la Stratégie de développement durable de l’Union européenne. Cette dernière concerne directement les États médi­ terranéens qui en font partie et les pays susceptibles d’en devenir membres. Elle a aussi un impact indirect sur les voisins méditerranéens de l’Union européenne, dans la mesure où elle exige que le développement durable devienne une prio- rité de toutes les politiques communautaires. À cela s’est ajoutée, en 2008, l’uto- pie de l’Union pour la Méditerranée, qu’il faudra bien, un jour, réactualiser. Lors de la formulation de la stratégie, on attendait que l’Union européenne et les pays développés de la rive nord jouent un rôle essentiel dans son processus de mise en œuvre. On attendait qu’ils engagent des politiques d’aide vigoureuses afin de favoriser le codéveloppement du Nord et du Sud. L’Union européenne et ses partenaires méditerranéens étaient invités à travailler ensemble pour encourager les processus de démocratisation, renforcer les capacités institutionnelles, amé- liorer la gouvernance et favoriser le processus de paix dans les régions en conflit. La mise en œuvre de la Stratégie à travers un partenariat euro-méditerranéen et la nouvelle politique de voisinage de l’Union européenne, axés sur le développe- ment durable, devait aider les pays méditerranéens à atteindre leurs aspirations beaucoup plus rapidement. L’évolution du contexte politique depuis la formulation de la Stratégie, crise financière en Europe, débats sur la pérennité de l’Union européenne, boulever- sements politiques dans les pays arabes, ont donné aux attentes sur la coopé- ration internationale de la Stratégie un profond parfum d’irréalisme. Mais les problèmes et les défis n’en restent pas moins, continuant à porter avec eux toute leur charge de crise sociale et de dégradation environnementale. Il faudra bien,