Développement durable | Lazarev, Grigori

Développement durable 368 Les partenaires méditerranéens ont, certes, accompli des progrès appréciables en matière d’environnement dans le cadre de la convention de Barcelone et dans celui de la Commission méditerranéenne du développement durable ( CMMD ), une institution créée par le Programme des Nations unies pour l’environne- ment ( Unep ). Ces progrès sont cependant restés nettement insuffisants. La dou- zième réunion des Parties contractantes à la convention de Barcelone (Monaco, novembre 2001) a cependant marqué un tournant dans la prise de conscience collective. Les 21 pays de la Méditerranée et la Communauté européenne ont en effet décidé de préparer une Stratégie méditerranéenne pour le développement durable en cohérence avec le processus du sommet de Johannesburg. Ils ont, à cet effet, demandé à la Commission méditerranéenne du développement durable et au Plan d’action pour la Méditerranée d’en élaborer le projet. Cette tâche a été confiée au Plan Bleu, l’une des agences du Plan d’action pour la Méditerranée. La troisième conférence euro-méditerranéenne des ministres de l’Environne- ment (Slovénie, octobre 2006) en a approuvé le document final et, en le para- phant de façon unanime, lui a donné une valeur de recommandation politique pour toute la région. Cette approbation n’a pas été suivie d’effets car, contraire- ment aux attentes, elle n’a pas été retenue dans l’agenda prioritaire de la confé- rence Barcelone + 10, qui devait en débattre, mais dont l’agenda fut détourné vers des problèmes plus immédiats de sécurité et d’émigration. Il n’en reste pas moins que cette stratégie, tout limités qu’en aient été ses effets, a représenté une grande première dans les rapports intergouvernementaux sur l’environnement en Méditerranée. Elle a en effet posé les premières bases du débat sur la durabi- lité en Méditerranée, débat auquel les gouvernements ne pourront pas échapper quand les conditions politiques seront meilleures ou, malheureusement, quand les désastres environnementaux et la dégradation du climat ne laisseront plus de place à l’esquive politique. La Stratégie méditerranéenne pour le développement durable n’est aujourd’hui qu’un document de référence mais son contenu reste plus que jamais d’actualité. Ses analyses et ses recommandations identifient les défis et les options que toute réflexion sur l’environnement en Méditerranée se doit de considérer. Cette stratégie est une « stratégie-cadre » et, en ce sens, elle s’adresse aux gouvernements mais aussi à tous les acteurs, appelant à une prise de conscience collective pour une vision à long terme. Elle se propose d’adapter les engage- ments internationaux aux conditions régionales, de guider les stratégies natio- nales de développement durable et d’initier un partenariat dynamique entre des pays de niveaux de développement différents. En s’engageant publiquement, et avec force, à favoriser le développement durable et à rendre compte des progrès accomplis, les pays qui ont atteint les niveaux de développement plus élevés, les bailleurs de fonds et d’autres partenaires concernés veulent aider à créer et

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