Désertification | Badraoui, Mohamed

Désertification 365 développement durable, et qui visent à prévenir et/ou réduire la dégrada- tion des terres, à remettre en état celles qui sont partiellement dégradées, et à restaurer les sols désertifiés. Conscients de l’ampleur du phénomène, la plu- part des pays méditerranéens ont élaboré et validé leurs Programmes d’action nationaux de lutte contre la désertification ( pan ), lesquels constituent un cadre stratégique d’intégration des programmes sectoriels existants en se fondant sur les principes de la territorialisation, du partenariat et de la mise en œuvre de l’approche participative. Toutes les actions de conservation et de développement des ressources naturelles (eau, sol, forêt, biodiversité), de développement rural intégré, d’atténuation des effets de la sécheresse et de réduction de la pauvreté contribuent à la lutte contre la désertification. L’utilisation des terres selon leurs vocations constitue un pilier stratégique pour la préservation de la qualité des terres et la prévention de la désertification. Il est également important de développer des mécanismes financiers qui asso- cient les ressources propres disponibles dans chaque pays à celles des partenaires au développement potentiels conformément aux dispositions de l’ unccd . Une grande partie du problème de mouvement forcé des populations des pays du Sahel et de l’Afrique du Nord vers les pays européens est expliquée par la désertification. Ne pouvant plus assurer leur sécurité alimentaire, à la suite de la dégradation de la capacité productive de leurs terres, les paysans les quittent pour s’installer dans les villes avoisinantes qui se trouvent progressivement sur- peuplées, sans possibilité d’emploi. Les suites logiques de cette situation sont l’installation de la pauvreté et l’insécurité avec le développement de réseaux d’émigration clandestine vers des pays où les conditions d’emploi et de vie sont plus favorables, aux yeux des migrants. Ce phénomène a malheureusement été traité durant plus d’une décennie comme un problème purement sécuritaire par les pays européens, et des moyens financiers colossaux ont été dépensés pour arrêter les immigrés clandestins venus du Sud. Ce n’est qu’en 2006, à la suite de la conférence de Rabat, qu’une nouvelle approche a été forgée. Il s’agit du codéveloppement fondé sur des projets d’investissement solidaire et créa- teurs d’emploi dans les pays touchés par la désertification, ces projets de parte- nariat permettant de renforcer les capacités des acteurs locaux dans les pays du Sud de la Méditerranée, d’assurer l’accès au marché de leurs produits et de pro- mouvoir l’utilisation durable des ressources naturelles. Il est nécessaire de déve- lopper une coopération Nord-Sud et Sud-Sud, fondée sur la solidarité pour espérer réduire le processus de la désertification et surtout son impact négatif sur les populations locales. Mohamed Badraoui

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