Désertification | Badraoui, Mohamed

Désertification 364 Désertification La désertification ne signifie pas l’avancée du désert et le mouvement des sables comme le pense le public non averti. Selon la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification ( unccd ), le terme « désertification » désigne la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches causée par divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines. Il s’agit donc de la perte de la capacité productive des terres arides à la suite de processus d’érosion hydrique ou éolienne, de la salinisation secondaire des sols et des eaux induite par l’irrigation non raisonnée, de la déforestation abusive et non planifiée, du surpâturage des terres de parcours… Ces processus se traduisent par la pénurie d’eau, l’accentuation de la pauvreté, l’exode rural et l’émigration. Il est très important de remarquer le lien étroit entre désertifica- tion et changement climatique, surtout dans les pays méditerranéens qui selon les conclusions du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ( giec ) seront de plus en plus chauds et secs au cours du xxi e siècle, avec une fréquence plus importante de sécheresses prolongées et d’inondations. La sensibilité des pays méditerranéens à la désertification est très forte aussi bien au sud qu’au nord et à l’est. Ainsi, de larges espaces dans le Sud de l’Espagne, de la France, de l’Italie, de la Grèce et de la Turquie sont très vulné- rables. L’ampleur du problème est encore plus important dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée. L’exemple du Maroc est très illustratif. En effet, l’évaluation de la sensibilité des terres à la désertification au Maroc montre que 87 % du pays se trouve dans des zones critiques dont la population directement concernée est de 13,5 millions d’habitants. Les zones moyennement sensibles à très sensibles occupent 12 % du pays. Le coût annuel de la dégradation des terres au Maroc est estimé à environ 300 millions d’euros, non compris la perte de la valeur écologique des écosystèmes naturels. Selon l’ unccd , la lutte contre la désertification se fonde sur toutes les activités qui relèvent de la mise en valeur intégrée des terres, en vue d’un

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