Croisades | Ouerfelli, Mohamed

Croisades 322 Le 27 novembre 1095, à l’issue du concile de Clermont, le pape Urbain II, au milieu d’une foule de laïcs et de clercs, lance son appel à la mobilisation pour délivrer la Terre sainte des mains des infidèles et porter secours aux chrétiens d’Orient, notamment les sujets de l’Empire byzantin atteints par les invasions turques et la persécution des musulmans. Le succès inattendu de cet appel et la diffusion de la prédication de la première croisade, relayée par les évêques, les prêtres et les ordres religieux, ont assuré au pape le concours de la noblesse fran- çaise, mais aussi des milieux populaires. Le déroulement La première croisade, partie en 1096, est composée de plusieurs vagues. La croi- sade dite « populaire » est emmenée par Pierre l’Ermite et Gautier Sans-Avoir. Désorganisée, elle persécute les Juifs sur son passage et est massacrée, dès son arri- vée en Asie Mineure, par les Seldjoukides. La croisade des nobles, quant à elle, est composée de quatre contingents : les Lorrains commandés par Godefroy de Bouillon et son frère Baudouin de Boulogne, les Normands d’Italie du Sud et de Sicile menés par Bohémond de Tarente, les Provençaux conduits par le comte de Toulouse Raymond de Saint-Gilles et le légat du pape Adhémar de Monteil, et les armées du Nord-Ouest de la France et de l’Angleterre, avec à leur tête le duc de Normandie Robert Courteheuse, le comte de Blois Étienne et le comte de Flandre Robert II. Ces armées convergent à Constantinople et malgré la difficile entente avec les Byzantins, dans un climat de défiance réciproque, réussissent à atteindre la Terre sainte et à conquérir Jérusalem, le 15 juillet 1099. Ces exploits abou- tissent à la fondation du royaume de Jérusalem. Godefroy de Bouillon est élu le premier, mais refuse le titre royal, devenant le protecteur du Saint-Sépulcre. À sa mort en 1100, son frère Baudouin de Boulogne lui succède à la tête du royaume. La deuxième croisade est déclenchée, en 1146, à la suite de la reconquête musulmane d’une partie du territoire de la Syrie-Palestine, en particulier la prise de la principauté d’Édesse par le gouverneur de Mossoul Zengui (1127‑1146). Cette nouvelle expédition, dont l’initiative revient à Louis VII, roi de France, auquel se joint l’empereur germanique Conrad III, a mobilisé d’importants moyens, mais elle s’est soldée par un échec, en raison de la mésentente avec le basileus Manuel II, mais aussi avec les chefs des principautés franques. En 1187, arrive en Occident la nouvelle de la prise de Jérusalem par Saladin. De nombreux souverains d’Occident répondent à l’appel du pape à organiser une nouvelle croisade. Un premier contingent, envoyé d’urgence par Guillaume

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