Connectivité | Horden, Peregrine

Connectivité 281 Connectivité Utilisé dans les études méditerranéennes, le terme « connectivité » définit la simplicité de communication entre un lieu et un autre. Ce terme reconnu dans ce domaine d’études a été popularisé grâce au travail de Horden et Purcell, The Corrupting Sea (2000). Certains critiques de ce livre ont relevé les conno- tations politiques que ce terme avait acquises durant les années 1990, quand le livre a été écrit, ainsi que les nombreux sens qui lui ont été ajoutés depuis, surtout dans les domaines de la neuroscience et des technologies de l’informa- tion. Néanmoins, Horden et Purcell ont emprunté ce terme à l’analyse spatiale dans la géographie humaine (Haggett, 1977), inspirés par l’exemple de certains archéologues (Sanders et Whibeard, 1990). En fin de compte, ce terme vient de la théorie mathématique des graphes, qui date des années 1960, et les applica- tions géographiques initiales servaient apparemment à analyser les réseaux rou- tiers régionaux en mesurant la connectivité, c’est-à-dire le ratio entre le nombre d’arêtes (lignes) et le nombre de sommets (nœuds) sur le réseau. Horden et Purcell ont cependant utilisé le mot « connectivité » dans un sens plus large, qui implique beaucoup plus que simplement « relier des points ». La connectivité est devenue un élément fondamental dans leur description de l’environnement méditerranéen et de la manière dont l’humanité interagit avec lui. De leur point de vue, la région méditerranéenne est une zone de fragmen- tation topographique extrême, remplie d’une vaste palette de « microsystèmes » humains fortement interconnectés les uns aux autres. La connectivité décrit la manière dont ces microrégions restent soudées, d’un point de vue interne et les unes avec les autres. Durant la majeure partie de l’histoire de la Méditerranée, cette cohérence n’a pas été qu’une simple question de routes définies, qu’elles aient été créées par des urbanistes sans tenir compte de l’environnement (comme les routes sous l’Empire romain) ou qu’elles aient été déterminées par la géogra- phie. En effet, utiliser un terme relativement inusité (comme c’était le cas pour les historiens en 2000) dans un débat sur l’histoire de la région méditerranéenne avait pour but premier de s’éloigner de l’idée que les communications ne sont

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