Céramique | Bonifay, Michel; François, Véronique; Gallin, Annabelle

Céramique 220 et Picon, 1998) dans des sociétés où le mode de vie néolithique est déjà ancré. Les plus anciens récipients de terre cuite ont été découverts sur de nombreux sites en Syrie (dont Assouad), en Iran (dont Tepe Guran) et en Turquie (dont Çatal Hoyük). En quelques millénaires, cette technologie est adoptée autour du bassin méditerranéen, suivant souvent de près l’établissement d’une éco- nomie de production. Les groupes de céramiques monochromes, une tradi- tion céramique originaire de l’Anatolie, apparaissent et se multiplient en Grèce tout au long du VII e millénaire avant notre ère. Dans l’arc nord-occidental de la Méditerranée, deux grands ensembles céramiques s’épanouissent au cours du Néolithique ancien : l’Impressa dès 6200 avant notre ère (Binder et al. , 1993) en Italie adriatique et du Sud, et le Cardial dès 6000 avant notre ère (Manen, 2002) en Espagne et en France principalement. Tout au long du Néolithique et, au-delà, pendant tout l’âge du bronze, la fabrication des poteries est attachée au contexte domestique et villageois, la notion d’atelier n’apparaissant que plus tardivement. Les productions céramiques sont ainsi étroitement liées à la défi- nition des cultures préhistoriques et protohistoriques. Avec le perfectionnement des techniques de cuisson et de façonnage (appari- tion, au Moyen-Orient, du four à sole à tirage vertical à la fin du VI e millénaire, et du tour au IV e millénaire), la production céramique va progressivement augmen- ter en quantité et en qualité. Tandis que l’Égypte se distingue par ses productions de faïence (dès le II e millénaire av. J.‑C.), les céramiques de Méditerranée orien- tale connaîtront véritablement leur âge d’or au sein de la civilisation minoenne (style de Kamarès, 2000‑1600 av. J.‑C.) et à l’époque grecque classique (céra- miques attiques à figures noires et à figures rouges, vi e -v e siècles av. J.‑C.). L’époque romaine déplace l’épicentre des productions de vaisselle de table en Méditerranée occidentale (céramiques à vernis noir italiques, iii e -i er siècles av. J.‑C. ; céra- miques sigillées rouges italiques, gauloises, hispaniques et africaines, fin du i er siècle av. J.‑C.-fin du vii e siècle apr. J.‑C.), tandis que l’ensemble du bassin méditerranéen, stimulé par le développement des échanges, participe à la produc- tion de masse d’amphores, de vaisselles culinaires et de matériaux de construction (tuiles et briques timbrées). Les productions céramiques du haut Moyen Âge (viii e -x e siècle) en Méditerranée nord-occidentale restent mal connues (céra- miques grises à diffusion régionale) mis à part quelques productions à glaçure plombifère qui voyagent un peu mieux ( ceramica a vetrina pesante du Latium). En Orient, l’apparition à Constantinople, au vii e siècle, des premières poteries à glaçure plombifère marque un tournant. Peu à peu les productions byzantines se démarquent des types de l’Antiquité tardive pour acquérir des caractéristiques propres qui consistent en : l’utilisation de pâtes argileuses blanches puis rouges ; la création de formes originales (tasses polylobées, réchauds de table, grands plats sur piédouche) ; l’emploi de nouveaux traitements de surface (engobe et glaçure

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