Ancre | Pomey, Patrice

Ancre 82 Au Moyen Âge, l’usage des ancres en fer se poursuit et les navires en empor- taient plusieurs selon leur taille. Leur nombre pouvait s’élever à une vingtaine et même plus pour les plus grands navires. Bien qu’existant depuis longtemps, les grappins à bras multiples sont de plus en plus utilisés, notamment en Méditerranée où ils constituent les ancres exclusives des galères. Au xvii e siècle, ces dernières étaient équipées de 6 grappins, ou fers, à 4 bras munis d’oreilles à leur extrémité. À l’époque moderne, le principe de l’ancre en fer est acquis et leur type va se normaliser en fonction du tonnage des navires. En outre, les progrès vont porter sur la métallurgie afin d’obtenir des ancres de plus en plus solides, capables de résister aux efforts imposés par les grands vaisseaux. Leur poids devient considérable et elles nécessitent des engins de levage plus sophis- tiqués pour leur mise en œuvre. Objet fonctionnel d’importance vitale, ancre « sacrée » ou de « miséricorde » sur les navires, ancres votives consacrées dans les sanctuaires, les ancres ont une valeur symbolique importante. Elles évoquent la fermeté, l’espérance et le salut. À ce titre, l’ancre figure sur de nombreuses monnaies antiques. Emblème de toutes les marines, elle a aussi été adoptée par les premiers chrétiens qui en ont fait leur symbole d’espérance. Patrice Pomey ➤➤ Construction navale, galères, navigation mots-clés Ancre, Antiquité, galère, Moyen Âge, navire, symbole, Temps modernes, tonnage Références Gay, Jacques, Six millénaires d’histoire des ancres , Presse de l’université Paris-Sorbonne, Paris, 1997. Gianfrotta, Piero A., « Ancore “romane”. Nuovi materiali per lo studio dei traffici mari- time », in John H. d’Arms et E. Christian Kopff (dir.), The Seaborne Trade , Memoirs of the American Academy in Rome, 36, 1, Rome, 1980, p. 103‑116. Gianfrotta, Piero A. et Pomey, Patrice, L’Archéologie sous la mer. Histoire, technique, découvertes et épaves , Nathan, Paris, 1981.

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