Alalia, bataille d’ | Sacchetti, Federica

Alalia, bataille d’ 42 Alalia, bataille d’ Alalia ( ʼΑλαλίη ), puis Aleria (actuelle Aléria), est une cité de la côte orientale de la Corse fondée vers 565 av. J.‑C. par les Grecs de Phocée, ville d’Ionie, en Anatolie (Hérodote, Hist ., I, 165). Elle donne son nom à une bataille navale qui s’est déroulée autour de 541 ou 535 av. J.‑C. entre les Phocéens qui s’étaient réfugiés à Alalia après l’invasion perse de l’Anatolie par Cyrus II, en 546 av. J.‑C., et une coalition d’Étrusques et de Carthaginois. La définition de « bataille de la mer sardonienne », que l’on retrouve dans la littérature à côté de la définition de « bataille d’ Alalia  », est tirée d’un pas- sage d’Hérodote ( Hist ., I, 166) selon lequel Étrusques et Carthaginois d’un côté et Phocéens de l’autre s’affrontèrent sur la mer appelée Sardónion ( Σαρδόνιοv καλεόμενον πέλαγος ). L’installation du comptoir phocéen d’ Alalia dans le domaine étrusque et phénico-punique, qui aurait suffi en soi pour armer les peuples exerçant jusqu’alors seuls le commerce en Méditerranée occidentale, ne fut pas le casus belli de la bataille, qui eut lieu seulement une vingtaine d’années plus tard. D’après Hérodote ( Hist ., I, 166), les causes du début des hostilités furent plu- tôt les rapts et les pillages qui auraient été mis en œuvre contre tous les peuples voisins par les refugiés de Phocée qui s’installèrent en Corse après l’invasion perse de l’Anatolie de l’année 546 av. J.‑C. Les actions offensives des nouveaux arrivés auraient commencé après cinq années de cohabitation avec les colons phocéens qui les avaient précédés ( οἴκεον κοινῇ μετὰ τῶν πρότερον ἀπιχομένων ἐπ̓ ἔτεα πεντε ), donc vers 541 av. J.‑C. Michel Gras (1987, p. 161) remarque que « les meilleures analyses de la bataille ont considéré que le texte d’Hérodote ( Hist ., I, 163‑167) était l’unique source littéraire faisant allusion à cet événement ». D’après lui, six autres textes qui men- tionnent, sans précision, des batailles dans la Méditerranée archaïque pourraient être considérés comme autant d’allusions à Alalia : Antiochos de Syracuse chez Strabon (VI, 1, 1) ; Thucydide (I, 13, 6) ; Trogue/Justin (XVIII, 7, 1 et XLIII, 5, 2) ; Pausanias (X, 8, 6‑7 et X, 18, 7). La proposition de M. Gras a obtenu un

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=