Adam et Ève | Dorival, Gilles

Adam et Ève 36 explications ont été données à cette contradiction à travers l’histoire. Des cou- rants juifs ont attribué à Adam deux femmes : Lilith, la femme qui est à égalité avec lui, et Ève, l’épouse créée après lui. L’explication la plus répandue à l’époque actuelle consiste à distinguer deux récits de la Création rédigés par des auteurs différents. Le récit de la Genèse a eu une riche postérité interprétative. Au iv e siècle, l’empereur Julien refusait que l’humanité fût issue d’un couple unique et affir- mait que les dieux ont créé plusieurs couples ; il peut être considéré comme un devancier de la paléontologie moderne. La faute d’Adam et d’Ève a été, elle aussi, beaucoup commentée : aux yeux de l’apôtre Paul, Adam est celui par qui le péché est entré dans le monde, ce qui a eu pour conséquence la mortalité (Romains, V, 12‑21). Sur la base de ce texte, Augustin a élaboré la doctrine du péché ori- ginel qui a marqué toute l’histoire de l’Occident. Le Coran mentionne souvent Adam et son épouse dans des termes proches de la Bible (II, 35‑36 ; IV, 1 ; VII, 189‑190 ; XX, 117‑124) ; il raconte l’histoire de Caïn et Abel (V, 27‑31). L’originalité du Coran est d’affirmer qu’Adam était le lieutenant de Dieu sur terre (II, 30) ; c’est lui qui a appris aux anges les noms donnés aux êtres ; les anges se sont prosternés devant lui, sauf Iblis, un nom que l’on rapproche du grec diabolos (« diable ») (II, 34) ; c’est Iblis qui a tenté Adam et Ève (VII, 20‑21) ; ceux-ci étaient polythéistes (VII, 189). Gilles Dorival ➤➤ Bible mots-clés Bible, Coran, création, descendance, péché originel, théologie Référence Bertrand, Daniel A., La Vie grecque d’Adam et d’Ève , A. Maisonneuve, Paris, 1987.

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