Abraham

Abraham 31 Abraham La figure d’Abraham est décrite dans le livre de la Genèse comme l’ancêtre des peuples israélite, ismaélite et édomite. Selon les calculs établis à partir de la Bible, il serait né au début du II e millénaire av. J.‑C. et aurait vécu 175 ans (Genèse, XXV, 7). Les études modernes considèrent le récit d’Abraham comme une légende mise par écrit entre 950 et 450 av. J.‑C., sans qu’il soit possible de retrouver des traces orales plus anciennes. Les études plus récentes ont délaissé la question de l’origine de la tradition d’Abraham pour se concentrer plutôt sur la manière dont les auteurs de la Bible racontent cette histoire. Le récit d’Abraham commence par l’évocation d’Abram (son nom ne devien- dra Abraham que plus tard) recevant de Dieu le commandement suivant : « Va-­ t’en de ton pays […] dans le pays que je te montrerai […]. » (Genèse, XII, 1.) Sa femme Saraï (plus tard renommée Sarah) est sans enfants, mais Dieu passe une alliance avec Abraham : il lui donne sa bénédiction et lui promet une des- cendance nombreuse ainsi que la possession du pays de Canaan. Selon toute vraisemblance, cette tradition fait l’objet d’une rédaction ultérieure. Le pro- phète biblique Ézéchiel, qui a vécu durant l’exil des Israélites à Babylone, prend l’exemple d’Abraham pour encourager son peuple et lui donner l’espoir d’un retour chez lui : « Abraham était seul, et il a hérité le pays ; à nous qui sommes nombreux, le pays est donné en possession. » (Ézéchiel, XXXIII, 24.) Dans le christianisme, la tradition d’Abraham est également utilisée pour expliquer de nouvelles idées théologiques. Dans le Nouveau Testament, Paul cite la Genèse, XV, 6 : « Abraham eut confiance en l’Éternel, qui le lui imputa à justice », démontrant que le patriarche n’était pas justifié par ses actions, mais par sa foi (Romains, IV, 2‑3). La Chrétienté a affirmé que par Jésus la promesse faite à Abraham avait spirituellement été respectée et qu’elle était désormais transmise à l’humanité tout entière, et que le simple fait d’être issu d’Abraham n’était pas la garantie du salut. Contrairement au point de vue chrétien, le Talmud (iv e -vii e siècles) montre que le patriarche a obéi à la Loi sinaïtique ante litteram et qu’il est le fondateur

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