Charles d'Ille : Notes historiques sur le 1er Bataillon de la mobile des Bouches-du-Rhône et sur l'insurrection arabe en 1871

- 84 - Le kaïd Ahmed-ben-Makleouf, tenant à la main uu drapeau rouge, orné du croissant musulman, porta, à la mode antique, défi à la garnison, et l'assaut commença. Le premier choc fut terrible. Les mobi– les, qui voyaient, presque tous, le feu pour la pre– mière fois, le soutinrent bravement. De 9 heures du matin à 11 heures du soir ils ont défendu les dix barricades qui fermaient la ville avec une rare intré– pidité. Une seule confiée à des juifs, làcha pieds. Des mobiles entraînés, sous une grêle de balles, par le commandant du Cheyron et le sous-lieutenant de St-Marc, vinrent immédiatement renforcer ces pre– miers défenseurs. La lutte devint enfin impossible. Les arabes débordaient de partout. De tous côtés des contingents nouveaux venaient augmenter leur nombre incalculable. On sonna la retraite. Les mo– biles furent étonnés. Loin de se précipiter dans l'en– ceinte du fort, comme on pourrait le croire, ils dispu– tèrent le terrain pas à pas jusqu'à la porte du quar– tier. On vitle sergent Rougieroublié avec sixhommes dans la cour d'une maison avancée, opérer lente– ment sa petite retraite et parvenir à la kasbah sans cesser un instant de faire le coup de fusil. Quand le dernier homme, suivi du curé, fut entré dans le fort, http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr [YP-354] Corpus | Tresor de la médiatheque

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