Charles d'Ille : Notes historiques sur le 1er Bataillon de la mobile des Bouches-du-Rhône et sur l'insurrection arabe en 1871

- 80 IV. La colonne arriva vers dix heures à Bordj-bou– Arréridj. La ville était en cendres; les rues encom– brées de cadavres pourrissant sur place, à moitié dévorés par les pourceaux qui circulaient partout. Et pas un homme pour nous recevoir! Nous eûmes un moment d'anxiété cruelle. - Serions-nous arrivés trop lard? Mais bientôt nous aperçûmes les murs du fort couronnés de mobiles qui saluaient notre arrivée par des cris de joie indéfinissable. Les abords du quar– tier étaient tellement encombrés de cadavres qu'il avait été impossible à la garnison de venir il notre rencontre avant qu'on eût déblayé ceux qui obs– trnaient la porte. 1\1. le colonel Bonvalet se fit hisser par une corde al1n de féliciter te premier la garnison sur sa brave conduite. Il ne put retenir ses larmes en embrassant le commandant du Cheyron. Les défenseurs de Bordj garderont toujours le souvenir de cette scène attendrissante et des paroles émues que le colonel leur dit ce jour-là. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr [YP-354] Corpus | Tresor de la médiatheque

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