Charles d'Ille : Notes historiques sur le 1er Bataillon de la mobile des Bouches-du-Rhône et sur l'insurrection arabe en 1871

- 44- des terres aussi fertiles ne sont plantées d'aucun arbre. La campagne est déserte; à peine rencontre– t-on de loin en loin quelques fermes riantes. Le plus souvent des broussailles séculaires et de prodigieu– ses touffes d'halfa poussent seules dans ce pays que l'homme semble avoir abandonné. On se demande la cause d'un pareil délaissement. Cette cause, souvent recherchée, est la grande question politique et so– ciale de l'Algérie. Le be or not to be de notre riche colonie. Mon modeste avis est que si le pays est si peu cultivé, c'est qu'il y manque des colons. On devrait favoriser l'établissement des européens en Algérie, assurer la sécurité des fermes en créant dans les vil– lages de petits postes militaires qui seraient, en cas d'attaque, des lieux de refuge et des centres de ré– sistance pour les hardis colons. Par ce système, les Turcs gardaient autrefois le pays avec bien moins de troupes que nous n'en employons pour ne le sou– mettre nous - mêmes qu'imparfaitement. Pourquoi vouloir toujours innover et ne pas suivre les exem– ples de ceux de nos devanciers qui avaient réussi? Si l'on veut être réellement les maitres en Algérie, il faut noyer la population indigène au milieu de la http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr [YP-354] Corpus | Tresor de la médiatheque

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