Charles d'Ille : Notes historiques sur le 1er Bataillon de la mobile des Bouches-du-Rhône et sur l'insurrection arabe en 1871

- 50- quartier des indigènes éveilla surtout notre curiosité. Là se retrouve, mieux qu'en aucun autre point de l'Algérie, la véritable physionomie d'une cité musulmane. Des rues tortueuses , étroites , voûtées pour la plupart et se terminant ordinairement par une im– passe, font de Constantine le plus bi~arre et le plus inextricable labyrinthe qu'on puisse imaginer. Au milieu de ~e dédale grouille un monde aux allmes étranges. Vous apercevez de pauvres taudis qu'on ap– pelle des boutiques. Des mercantis l arabes, accrou– pis devant leur porte, attendent les rares chalands en humant une tasse de délicieux cahoua 2. La mau– .resque, vêtue de bleu, vous regarde curieusement par la lucarne laissée à son grand voile. Le juif, au costume bariolé, observe d'un œil sournois sa bou– tique où jamais un arabe ne met les pieds de peUl' de se souiller. Toutes ces haines de races , ce langage dur à en– tendre, la vue des chameaux qui transportent les marchandises, l'odeur du musc qui s'exhale dans les rues, les costumes bibliques des arabes , tous ces 1 Mercantis: marchilllds. ! Cahoua : café. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr [YP-354] Corpus | Tresor de la médiatheque

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