Charles d'Ille : Notes historiques sur le 1er Bataillon de la mobile des Bouches-du-Rhône et sur l'insurrection arabe en 1871

- 106 - un petit fort, entassés les uns sur les autres, man~ quant du nécessaire et surtout des nouvelles du pays. Dans les longues journées d'ennui auxquelles ces pàuvres jeunes gens étaient soumis, ils parlaient ensemble du village, de leurs parents désolés, de la ·fillette qui les attendait avec impatience, ou qui peut-être, hélas! les avait oubliés.Que de perplexité dans cet isolement! Combien d'entr'eux ignoraient les événements lamentables qui se passaient dans leurs maisons. Que de vides au retour! Plusieurs ont perdu leurs mères: leurs malheureuses mères qui souffraient de lem absence plus qu'eux-mêmes et qui n'ont pas pu résister a tant de douleurs! Cette maudite année a, dit-on, formé des bommes. Qui le sait? - Ce qu'il ya de trop certain, ce sont les larmes abondantes qu'elle a fait répandre. Lar– mes que l'espoil' de la vengeance peut seules tarir. Une dernière épreuve attendait les mobiles de Bordj. Le 20 juillet, 11. son relour, la colonne fut vi– goureusement attaquée par les arabes. Voici com– ment l'Union de Sétif rapporte cette affaire II Les kaïds Bel-Aroussi et Ahmed-Bey résolurent dans la nuit de tenter un coup de maUre. Vèrs une heure du matin, a la faveur de ténèbres épaisses, de http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr [YP-354] Corpus | Tresor de la médiatheque

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