Charles d'Ille : Notes historiques sur le 1er Bataillon de la mobile des Bouches-du-Rhône et sur l'insurrection arabe en 1871

- f12- la montagne, chaque rocher, chaque pli du terrain devint pour nous l'occasion d'une nouvelle lutte. En vain lançait-on la mitraille sur leurs groupes les plus nombreux. Les arabes voltigeaient furieux autour de notre colonne; leurs incomparables chevaux les emportaient dans une course vertigineuse tantôt à la tête tantôt à l'arrière. On eût dit que les mêmes hommes étaient toujours partout. Au fond des val· lées leurs femmes les excitaient par leurs yuyus fé– roces. Rien ne donne une idée des cris sauvages que poussent les moukaires 1 kabyles pendant les com– bats. Ce sont des glapissements inhumains qui fen– dent le cœur. On croit sentir se déchirer sa propre poitrine en entendant ces râles effrayants. Et, quand les guerriers faiblissent, les femmes se précipitent dans leurs rangs. Elles saisissent les armes de leurs maris et frappent indistinctement, dans une folie de désespoir, leurs frères, l'ennemi, elles-mêmes lors– que l~s balles chrétiennes semblent les épargner. Vers 4 heures du soir, les. troupes de Mockrani n'étaient plus qu'un pêle-m~le affreux d'où s'échap. p~ie,n.t encpr~ d\3svo,cif~ratiQ~s f~rouches. Les arabes \.1J, qf,l;~ire, mot Sabjr, sigijjftant femme. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr [YP-354] Corpus | Tresor de la médiatheque

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