Paul Decaux : Le soldat, almanach pour 1901

- 90 - fatigues de la guerre. Le métier des armes doit êlre, comme en France, un dur métier et non pas une carrière agréable. La ·guerre du Transvaal, en apportant aux armées an– glaises trop inexercées qu elques déboires sérieux, fera réfléchir de l'autre côté de la Manche, et il est probable qu'à l'issue de cette campagne des modifications importantes seront apportées dans l'instruction donnée aux: troupes et dans l'organisation de l'armée en Angleterre. La charité ne craint rien. Au printemps de 1841, le héros de l'indépendance arabe, Ab d-el-Kader, tant de fois vaincu, jamais décourage, convia à une lutte suprême tous les vaillants de sa nation. Le lieul'!mant-général Bugeaud voulait que le drapeau de la France restât seul debout sur l'Afrique. Il avait raison, et Abd-el-Kader n'avait point tort. Entre ces deux grands adversaires, champions de deux patries, la poudre allait parler. Pendant que nos bataillons bouclaient leurs sacs, un homme de paix songeait à ces malheureux que renverse vi– vants la fortune de la guerre et que ramasse la captivité. Les prisouniers arabes s'entassaient depuis longtemps chez nous, sous le drapeau de la victoire; mais que devenaient les nô- 1rês entre les mains de la défaite? Voilà ce que se deman– dait avec une sainte anxiété Mgr Dupuch, premier évêque d'Alger . Le palais de l'évêque et celui du gouverneur se faisaient face. Monseigneur vint, un matin, demander, pour un de ses prêtres, la permission d'aller au camp d'Abd-el-Kader né~ gocier la rançon ou l'échange des. prisonniers français, s'il avait plu à Dieu qu'ils fussent épargnés; car on racontait là-dessus des histoires atroces. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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