Paul Decaux : Le soldat, almanach pour 1901

- 86- L'élévation de ce prix tient à plusieurs causes : d'abord, la richesse des costumes. A voir défiler les soldats anglais un jour de paràde on se croirait transporté en arrière, dans d'autres siècles : tuniques écarlates à µarements bleus, tresses d'or de tous côtés, grands plumets et a~gretfais aux képis, buffleterie immaculée, et même, dans certains corps spéciaux, pourpoints de velours, justaucorps ornés de bla– sons, piques, hallebardes, culottes, tels qu'on les portait au quinzième siècle! Les trollpes les plus remarquables par l'élégance ou l'originalité de leurs uniformes sont les life– guards et les Écossais. Les premiers portent une culotte de tricot blanc, des bottes à l'écuyère, une tunique écarlate, une large cuirasse et un casque en métal blanc, ombragé d'un panache en crin blanc, superbe uniforme qui tranche sur la robe noire des chevaux: choisis spécialement _pour ee corps d'élite. Les seconds, qui ·Se présentent toujours escortés de s0l– dats joueurs de cornemuse, portent fièrement la jupe courte faite d~un tartan aux couleurs du clan, et qui laisse le genou à découvert, la coiffure avec ses plumes flottantes, le plaid aux couleurs voyantes attaché par une bouole sur l'épaule droite et l'épée au côté. De pareils costumes, on le comprend, ne sont g..uèxe com– modes pour faire la guerre. Aussi, au Transvaal, toute l'armée anglaise les a abandonnés pour xevêtir un uniforme couleur kaki, c'est-à-dire d'un jaune brun. Le soldat 'anglais est aussi habitué à beallcoup plus de confortable que Le soldat français. Chez nous, le seIWiQe est " obligatoire et tuut le monde sert par devoir pour apprenfüe à défendre Ja patrie. En Angleterre, ne servent que ceux qui ont le goût des armes, ou qui, n'ayant aucun métier, s'engagent pour vivre plus aisément. De tous côtés, sur les places de Londres, on voit des sergents racoleurs dont le http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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