Paul Decaux : Le soldat, almanach pour 1901

- 80 - au milieu de quelques troupiers, un sergent étranger à la la compagnie, qui s'approche de l'ivrogne et cherche à Je calmer. Mais voyant qu'il ne fait que l'exaspérer, il hausse les épaules en disant : « Quelle brute 1 » et se dirige vers la porte pour éviter à ce fou la tenlaliou d'un mauvais coup. " Au mot de brule, le soldat écumant de rage se jette sur sa baïonnette et la lance à toute vo1ée dans la direction du sous-officier, dont elle effleura la tête sans le toucher. Celui– ci, en voyant l'arme se ficher dans le mur à deux pas devant lui, se retourne, s'avance vers le groupe de soldats qui, désespérés, maintenaient leur camarade toujours écumant, et leur dit d'un ton bref: « Vous ne m'avez pas vu, je n'ai " rien vu : pas un mot de tout cela à personne, si vous vou– " lez éviter à ce malheureux le conseil de guerre et un " arrêl de mort. » " Puis, il s'éloigne, laissant la chambrée frappée de stu– peur devant cet excès de magnanimit é. » Voilà, à l'actif des sous-officiers, deux actions qui com– pensent bien des faiblesses, et qui pourraient être inscrites en lettres d'or au livre d'honneur de l'armée française. L'armée du Pape. Lorsque le Pape était considéré comme un vérilable sou– verain, maître de Rome et de la campagne voisine, il avait une armée régulière. C'est dans les rangs de cette armée, soutenant le pouvoir temporel du Pape, que sont tombés à Mentana et à Castelfidardo, les zo uaves frnnçais, martyrs de leur héroïsme et de leurs croyances religieu~es. Depuis i870, époque à laquell e le Pape est dépossédé de ses états, l'armé.e qui lui est laissée ne comprend plus que quatre corps différents : la garde noble, la garde suisse, la garde du palais et les gendarmes. - http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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