Paul Decaux : Le soldat, almanach pour 1901

-76 - Boers ont infligé aux Anglais des pertes si sérieuses. Mieux que l'artillerie, c'est l'infanterie boer qui a gagné les ba– tailles. A Colenso, l'artillerie anglaise a été anéantie uni– quement par le feu des troupes. En quelques instants, che– vaux et canonniers étaient tué,, et les canons a:bandonnés tombaient au pouvoir des Boers. Un soldat anglais a raconté qu'étant en reconnaissance il s'était heurté à une embuscade de cinq ou sj;- ennemis. Les -apercevant à une centaine de mètres, il s enfuit à tout'es jambes. Six coups de feu retentirent, et iJ fut frappé de cinq balles dont il eut la chance de réchapp r. Si,'dans les armées européennes, la moyenne du tir étai aussi bonne <Jlte dans l'armée boer, il n'y aurait pas d'ar, e plus redoutable que l'infanterie. Tous nos efforts doi t donc tendre à perfec– tionner en France l'enseignem nt du tir. Enfin on a pu s'apercevoir qu'il n'y a pas de victoire complète sans offensive. U e armée qui reste continuelle– meo t sur la défensive est destinée à un échec fatal. Si les Boers avaient poursuivi les Anglais au lieu de les attendre dans des positions fortifiées et d'y rester après la victoire, ils •leur auraient causé des pertes encore plus sérieuses; s'ils avai1•nt assiégé les villes aveç plus de vigueur et donné .de fréquents a>sauls au lieu d'essayer de réduire les places par la famine, Ladysmith, Kimberley et Mafeking seraient probablement lombée.s dans Jeurs mains. Ce qui leur manquait, il est vrai, ponr ces entreprises, '"'était une arme otfensive, c'était la baïonnette. Bien des f11is ils n'ont pu, à cause de cette infériorité, ni soutenir le d10c des Auglais, ni déloger l'ennemi à l'arme blanche. L'11Li lité, l'impérieu se nécessité de cette arme, dont on avait douté dans les guerres actuelles, est donc aujourd'hui dé– montrée. Ceci doit nous donner confiance. La baïonnelle a ioujours ûlé admirablement maniée par nos troupes sur http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque