Paul Decaux : Le soldat, almanach pour 1901

- 72. _ . l'on ; est (:ibÜgé de . re~om'rriencer plusi~urs--foi~ le service divin pour permettre à tous les ,fidèles d'y assister. Les fermes sont ordinairement très peuplées ; efü< comptent toujours de nombreux ménages, et dans chaqun ménage une moyenne de douze à quatorze enfants n'èst pas rare. Pour instruire tout ce petit monde, il y a des instituteurs ambulants séjournant quelques mois dans les différentes fermes. Avec ce mode d'instruction, qui doit faire le bouheur des élèves, on comprend que les Jfoers n'arriv.ent générale– ment pas à un haut degré de science. Chez ces paysans, les hommes se marient jeunes; rnni~, à cause des distances, les jeunes gens n'ont guère occasion de se rencontrer. Aussi, quand un jeune homme est en âge 'tie se marier, son père lui remet une liste de toutes les je.unes filles des environs. Le jeune homme revêt ses plus beaux habits, met une belle plume à son chapeau à larges bords et commence sa petite tournée. Lorsqu'il est arrivé, il met pied à ter:re et entre sans mot dire. Il sort de sa poche une chandelle de cire et une boîte de prunes dont il a fait une provision suffisante avant son départ. A la mère il offre des prunes; à la fille, la chandelle. La mère accepte toujours; la jeune fille quelquefois. Si elle refuse, le jeune hommti reprend son chemin; si, au .eontraire, elle accepte, la chan– delle est allumée et les jeunes gens causent er,isemble un certain temps marqué par une épingle que la II}ère a .piquée où il lui plaît dahs la bougie. Le mariage a lieu souvent de longs mois après. Le jeune homme va chercher sa fian cée et la conduit au temple dans le chariot paternel enli.èrement garni de fleurs ainsi que les chevaux et les bœufs. Ils as>is– ·tent au service sacré la main dans la main pour montrer à toute la. popu lation du district que l'accord est fait entré eux. On comprend qu'avec de telles mœurs et une telle sim- http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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