Paul Decaux : Le soldat, almanach pour 1901

- GO - " Mais, lâche, s'écria-f-il; tu oublies que tu m'a.s reuco ntr é; qne J'ai mission d'arrêter quiconque veut. sor tir dt1 camp , et, si tu persistes, je m'en vais faire usage de mes armes! » Et, en même temps, de sa main droite, il clJercliail à saisir ~on revolver pendu à sa cemlure. i\lai> Gaillot d' un hrusque mouvement se dPgagea de l'étreinte et d'un bond s'enfuit à travers Je taillis. Une minute s'éc,onla, mortell e pour Cordelet: un c,oup de feu retentit; la senlinelle avait tiré sur l'ombre qui s'enfuyait. .. .. .. La marche en avant fut reprise le ma1 in même, et la péné– tration vers le Slld se pou rsui vit pendant un mois encore, avec les mêmes fatigues et les mêmes dange rs. To ulefois il semblait hien qu'on fltl arrivé au point Jécisif de la campagne . Allait-ori se replier par où l'o n était veuu el rejoindre les corps qui mauœuvraient aux en viron s de Batna; ou bien essaierait-on, par un dernier effort, de reje– ter definitivement les Arabes da ns le déserl? Le repo s qu 'on laissa aux troupes dans les premiers jours de juillet lrahi>sai t les incertitudes du haut commandement La compagnie Valette, un peu en a rri ère de la colonne avait été chargée de ta proteclion de ~on flanc droit. Depuis la fuite dn sergent Gaillot, le capilaine avait demandé que sa tr~upe fût relevée du service d'avant- 1<arde; car cet événement, qu'on n'avait pu cacher, avait pro– d uit dans les rangs la plus fâcheuse impression . Le sous– officier avait été immédiatement remplacé, et l'on aITectait de ne pins parler du disparu , soit pour év iler Je souvenir pénible de la faute d'un camarade, soit pour ne pas réveiller la douleur du brave Cordelet, depuis lors inconsolabl e. Certes, celui-ci savait que son ami n'avait pas élé altPinl. par la balle de la seotinelle-;l'iuspeclion des lieux faite dès http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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