Paul Decaux : Le soldat, almanach pour 1901

\ j \ l -48- dangers à courir. Il était d'une activité prodigieuse, malgré se; cinquante et un ans et ses infirmités. « Habituellement, il ne dormait que de midi à l'heure du di ner. « La nuit, il était r.ontinuellement sur pied et circulait dans les tranchées. Quand il y avait une alerte, il était i.e premier à cheval et se portait en avant au grand galop, accompagné seulement du sous-officier qui ne le quittait ja– mais et qui le guidait, car le maréchal avait la vue très basse. "' Le 13 avril, les Prussiens avaient fait une sortie et re– 'jlris la redoute Bousmard, puis avaient tourné l'aile gauche de la deuxième parallèle. A cet instant, Je maréchal ren– wntra le 44° de ligne français, qui se portait à la tranchée '°ù. les travailleurs .badois et saxons ne tiraient plus qu'à ;grand'peine et commençaient même à plier. « Alors, il descendit de cheval, ouvrit son manteau pour ,'.bien montrer ses décorations, fit battre la charge et com– manda : " Au trot, marche! » « Un instant après : « Au galop, marche!» ·« Et eufin : t( Au grandissime galop, marche! i> "! Les hommes traversèrent si rapidement l'espace balayé par la mitraille prussienne que les défenseurs furent rejetés iln un clin d'œil dans le chemin couvert, et que les pertes de notre côté furent insignifiantes. « Un bataillon saxoa, qui s'était avancé en même temps, mais à une allure beaucoup plus lente, eut beaucoup de monde hors de c0mbat. « Après le combat, Lefebvre se tenait au bivouac au mi– lieu d~ ses grenadiers, quand l'un d'entre eux dit: « Le maréchal est un brave homme; seulement, il nous prend pour des chev·aux. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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