Paul Decaux : Le soldat, almanach pour 1901

- 39 - ('( Monseigneur, figurez-vous que cet imbécile... n Mais, Monseigneur X..., l'évêque nouvellement promu, - cal' c'était bien lui, - riait à gorge déployée. « Ah! mon cher colonel, excusez-le, excusez-moi, car j'ai tout entendu... Mais, ne vous excusez pas, car il y a des an– nées que je n'ai ri de si bon cœur... C'est égal, ce n'est pas vous qu'on accusera de favoriser l'alliance du sabre et du goupillon... » On dit que depuis ce jour l'évêque ~t le colonel sont de– venus les meilleurs amis du monde. Les sources du patriotisme. M. Dick de Lonlay, dans son livre, França-is et Allemands, a signalé le trait admirable de stoïcisme d'un sous-officier du 60' de ligne. Voici ce touchant récit: Au moment où le jour commençait à baisser, les méde– cins de l'ambulance de la division Metman, - qui avaient dû changer deux fois de place pour essayer de se mettre à l'abri des éclats d'obus et de la mitraille, et dont les der– niers blessés allaient prendre le chemin du village de Châtel– Saint-Germain, - les médecins de celte ambulance, disons– nous, virent arriver un sergent du 60• de ligne, dont le bras avait été broyé par un éclat d'obus. Ce brave soldat venait seul du champ de bataille et marchait d'un pas ferme, supportant d'une main son bras cassé, qui ne tenait plus que par un lambeau de chair et un fragment d'étoffe. « Qu'on l'emmène au village avec les autres>>, dit le mé– decin major, en le voyant arriver. Le digne abbé de Meis– sas, chapelain de Sainte-Geneviève, à Paris, et aumônier de Ia division de Metman,' intercède pour qu'on lui applique de suite un premier pansement. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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