Paul Decaux : Le soldat, almanach pour 1901

- 36 - Attends-moi un moment, et je reviens. n Bourbaki ne s'était !pas trompé, et le brancardier qui lui avait crié -' « AL!en·ls– ,moi ~n'était autre que le général de Geslin, gournrneur de :Paris, sous la présidence de Mac-Mahon. Quel4ues instants .après, les deux amis s'embrassaient, et. celui qui s'était .constitué le serviteur des malades, disait à son camarade : « Je suis convaincu qui", lorsque lu m'as vu passer avec ln. 4:Ïvière et les courroies de brancardier, tu m'as trailé de <ramolli. - Moi, te traiter de ramolli? Ah! non; mille fois non; je ~a connais, el jamai-; je ne t'ai trouvé plus grand el plus h éroïque qu'en le voyant faire ce que lu fais ici. » Durant un gros qnarl d'l:reure, les deux généraux, dans une allilude martiale, se tinreut debout, l'un à cùlé de a 'aut.re , en face de la blanche madone du Rocher; puis s aluant respectueusement, ils disparurent dans la direction d e la ville en se donnant Je bras. Un amusant quiproquo. Voici une anecdote assez curieuse q1Ji a élé racontée en -ces termes par la Dé11êche de Lille: Il y avait dans le rl>giment d'une ville de France, siège d'un évêché et d'un ré~iment d'infanterie, un sapeur, nommé Lévêque, qui «tirait» paisiblement. son congé. li ava.it la ~hysionomie grave et douce, la barbe imposante; on eut vite fait de lui donner un surnom, el, de Lévêque, on fit <i: Monseir:neur ». Toul le régiment, le colonel compris, ne !e connnt plus sous d'autre nom. Un jour que le sapeur était de planton chez le colonel, .ce dernier, qui éla.it en 1.rain de se "barbifier 11 , eulendit frapper un coup discret à sa !JOrte, et son ordonnance se iPrésenta; http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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