Paul Decaux : Le soldat, almanach pour 1901

- 28 - nait part à plusieurs bafailles livrées par l'armée de l'Est, puis comrnandait la 6° compagnie du 7° bataillon de chas– seurs à pied à l'armée de la Loire. Grièvement blessé à la reprise de Blois, il était décoré à vingt-trois ans sur le champ de bataille. Il avait, à la tête cle ses hommes, enlevé une barricade drnssfo par les Allemands sur la route nationale de Blois à Vierzon. En 1882, nommé chef de bataillon, il entrait à l'état-major du ministère de la guerre. Lieutenant-colonel en 1888. il était envoyé en Algé– riP. et devenait chef d'état-major du i 9° corps. Colonel en 18\J2 il commandait le l 30° régiment de ligne à Mayenne, puis le 6ï 0 à Soissons. Il avait fait ses premières armes en Cochinchine, et son désir était de retourner aux colonies parce qu'il trouvait qu'on y élait exposé à plus de dangers et qu'on servait mieux la patrie. Aussi, lorsqu'on prépara la campagne de .Madaga'car il demanda le commandement du 200' de ligne; mais il ne l'obtint pas. Alors il demanda et obtint Je commandement du 1 •r régiment de la légion étran– gère stationn{i en Algérie, à Sidi-bel-Abbès, se croyant sûr, par ce procédé, d'être envoyé là-bas. On lui prit ses hommes et on le laissa en Afrique. li en rut désolé. Cette tristesse, encore accrue par la mort de sa femme, lui fit donner sa démission en 1895. Mais ce bon soldat se désolait dans l'inaction de la vie civile. Aussi, quand éclata la guerre du Transvaal, quand il vit l'Europe assister inerte au spectacle de cette lutte injuste el inhumaine d'une puissante nation contre un petit peuple de braves, il n'écouta que son courage et partit, à cinquante– trois ans, abandonnant sa famille el cédant à une tentation de dévouement pour une grande cause, celle du fort c0ntre le faible. Avant de quiller Paris, il alla trouver le curé de Saint– François-de-Salcs et lui dit : «. Excusez-moi, monsieur le http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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