Paul Decaux : Le soldat, almanach pour 1901

- 26 - A la vue de ce nouveau danger, la conscience revint à notre Limousin, et tout défaillant qu'il était, il eut encore la forr.e de s'adresser à la Vierge, et s'écria en fermant les yeux : « Notre-Dame d'Arliquet, priez pour nous. » Ces mots produisirent sur le cavalier un effet magique. Il abaissa son arme et lui dit en patois : « E quo que tu sias d'Aisso? n dit-il. - Eh oui, aya pila de me.· J> - « Serais-tu d'Aixe? - Eh oui, aie pitié de moi! » · Quelques instants après le cheval, débarrassé du poids de son cavalier qui, pour l'alléger, s'était mis à l'eau, ne se soutenant qu'à la crinière, amenait sur le rivage les deux enfants du Limousin. Ils s'étaient reconnus par leur com~ mune affection pour le sanctuaire de Notre-Dame d'Arliquet. C'était, ajouta l'aïeul qui racontait cette histoire à la veilléP, où l'on pelait les châtaignes, une preuve de plus que la Viergp, n'abandonne pas ceux qui ont recours à elle. Mon histoire est finie, mais avant de nous séparer, répétons tous trois fois: « Nolre-Dame d'Arliquet, priez pour nous!» Villebois-Mareuil. Le colonel de Villebois-Mareuil a prouvé qu'en France la race des héros et des soldats chréliens vivait toujours. Comme Lafayette et Rochambeau, qui, cent ans pfos tôt, avaient prêté le concours de la bravoure française à l'éta– blissement de l'indépendance américaine, il était allé mettre son épée et le restant de ses forces au service du petit -peuple boer menacé dans sa liberté. Dieu ne lui permit pas de prolonger longtemps son sacrifice; le 9 avril dernier il tombait mortellement frappé à Bo~hof, et la mort glorieus0 couronnait sa brillante carrière. Nê le 22 mars 1847, Villebois-Mareuil entrait à Saint-Cyr en 186t:l. Sous-lieutenant en 1867, lieutenant en 1.870, il pre- http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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