Paul Decaux : Le soldat, almanach pour 1901

- 22 - pessade, qu'il avait promus pour la durée du siège, aux fonc– tions de sous-aides-majors, saluait galamment avec sa hal– lebarde les officiers piémontais. Derrière lui défilaient, montés sur des ânes, les soldats les plus malades et les blessés de la veille. Le corps de bataille marchait ensuite clopin-clopant, mais au port d'arme et en _bon ordre, sur trois hommes de front. Enfin, pour que rien ne manquât aux honneurs de la guerre, une charrette, contenait le ma– tériel des assiégés, c'est-à-dire les ustensiles de l'hôpital, y compris les seringues, le tout paré de branches de sapin et de tiges de lierre, ' C'est dans cet équipage que Sans-Soucy rejoignit près de Novi les avant-postes français. Les soldats l'acclamèrent, et le maréchal de Maillebois, non content de le féliciter pour cette prouesse, en rendit compte au roi dans un rapport dé– taillé. Par l'ordinaire suivant, il reçut pour le serg.ent un bre– vet de lieutenant de grenadiers au régiment de Tournoisis. Sans-Soucy ne s'arrêta pas à ce grade. Il fut nommé plus tard aide-major de la place de Neuf-Brisach, puis chevalier de Saint-Louis, enfin capitaine de grenadiers. Mais ce n'était plus Sans-Soucy. Il avait repris son vrai nom en le modi– fiant quelque peu. Il signait: d'Aubry, avec un d et une apostrophe. 11 trouvait que c'était de meilleur effet, et il ju– ge.. "l.it sans doute ·que la défense de l'hôpital de Moncalvo va– lait bien la particule. Confiance exaucée. L'épisode le plus terrible de la triste retraite de Russie sous Napoléon fut le passage de la Bérésina. On était ar– rivé devant le fleuve, qui offrait un obstacle infranchissable. Il fallait le traverser pour ne pas s'exposer à .être coupé. Les pontonniers Ç.u général Éblé se mirent courageusement http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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