Paul Decaux : Le soldat, almanach pour 1901

- 20 - coup de mitraille qui l'étonna plus qu'il ne lui fit mal; mai,,, comme il continuait d'avaQcer, un feu bien ajuslé l'arrêta net. Il rebroussa chemin. Deux bataillons et nne batterie furent dirigés sur ll:loucalvo pour réduire l~ chà– teau. Le maréchal de Leulrou, très iult·igué, se rendit lui– même sur les lieux: et fil ~ommer Ja garnison. M. Je gouver– neur, c'est-à-dire Sans-Soucy, déclara en fanfaron : « Je ne eapilulerai qu'après que l'artillerie aura foit brèche au corps de place et que j'aurai vu ouvrir une tran– chée, n'en ouvrit-on que de la longueur de ma pipe! » Amusé par tant de belle humeur, M. de Lenlron lui ré– pondit: «C'est bien, mon camarade; vous serez servi selon vos goûts. » L'hôpital fut très vivement canonné. Après deux ou trois heures d'un leu violent, auquel la garnison avait riposté de son mieux avec la vieille pièce de fer el une mousquela<Je continue, plusieurs des défenseurs étaient blessés et la porte en morceaux. Sans-So"c.Y demanda alors à parlementer·. l\eçu par le haron de Lentron, il dit que. l'honneur étant sauf, il était disposé à rendr.i la place s'il obtenait une ca1•i· tulation honorable, dout il entendait fixer lui-même les conditions. La garnison sortirait avec armes et bagages, dé– filerait devant les troupes ennemies et aurait la liberté de rejoindre le quarlier général du maréchal de Maillebois. Sans-Soucy demanda en outre « quelques vieilles botu·– riques » pour ceux de ses ble~sés et de ses malacies qui se– raient incapables de faire la route à pied. Le général piémontais, très amusé par les gascorwades de ce sergrnt jovial, accorda tout, mêrne les bourriques. Le lendemain matin, la. garnison sortit de l'hôpit al. En tête, un tambour boiteux battait la marche. Saus-Soucy, accompagné d'uu c<1poral le bras en écharpe, et d'lrn aus· http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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