Almanach de Napoléon pour 1855

96 OMEl\-PACHA. plusieurs batailles; mais un succès n'au– rait pas anéanti ses ennemis, tandis qu'un seul revers livrait la Turquie à l'invasion. Omer-Pacha fit mieux que cela: il vain– quit lesRusses sans combattre. Il traversa le Danube à Widdin, jeta trente mille hommes sur la rive de la Valachie et les fortifia dans le camp retranché de Kala– fat. Cette position paralysant tous les mouvements des Russes, ils n'osèrent pa·s s'avancer en laissant derrière eux une armée qui poumit couper ver:> les Bal– kans leurs communications, et marcher sur Bucharest, tandis qu'ils pointeraient sur Andrinople.. . Omer-Pacha , dont le vrai nom est Michel Lattas, est fil s d'un officier croate. Tl entra au service de la Turquie', sous les ordres d'Hussein-Pacha, et épousa une sœur du ministre Fuad-Effendi. Lieute– nant-colonel (kaïrnakan) en 1 1840, ,géné– ral de brigade (leva ) en 1842 , i 1 fot élevé au grade de général de division (ferik) en 1847, après avoir étouffé une · insurrection militaire. En 1848, il tra– vailla à la soumission du Monténégro et à la pacification des Principautés. Au– jourd'hui il commande en chef l'armée turque du Danube. Le camp de Kalafat, l'attaque d'Oltenitza, la bataille de Citate lui assurent une belle page dans l'histoire. Au mois d'août 1854, les opéràtions de l'armée anglo-française sur Varna ayant contraint les Russes it évacuer les Principautés, sous peine d'être cul– butés, Omer-Pacha, à la tête d'une division turque de 12,000 hommes, mar– cha sur Bucbarest. li fit son entrée so– lennelle dans cette capitale le 22 aoùtau milieu des acclamations des Valaques, heureux de contempler les traits d11 • grand capitaine. Les proclamations pu– bliées par Omer-Pacha ont montré la révolution profonde qui s'est faite dans les mœurs de la Turquie. Tandis que quelques semaines auparavant, les Rus– ses, en évacuant la petite Valachie, avaient menacé des plus terribles chà– timents les habitants de Jassy qui ac– cueilleraient les Turrs, Omer-Pacha s'est empressé de calmer l~s inquiétudes de tous les Valaques qui pouvaient se croire compromis par les relations qu'ils avaient eues avec les Russes. Il a donné des or– dres précis pour que les blessés abandon– nés par Gortsclrnkoff fussent traités avec humanité, et l'Europe a reconnu que la Turquie désormais était Jasœur de toute. .; les nations civilisées, it ces belles pa– roles :" Au rn il iHu des péripéties de la " guerre, traitons avec le respect qu'il '' convient, une puissance avec laqnelle " nous devons tôt ou tard signer la paix." Quand un vainqueur parle ainsi, il est digne de la victoire. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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