Almanach de Napoléon pour 1855

94 LE SlTLTAi'i ABD-UL-MED.IIO. seignement qui devait donner un jour à l'empire des hommes remarquables. Un nombre considérable de jeu.nes gens, appelés agas, y étaient partagés en trois classes graduées et successives. On leur enseignait les langues turque, arabe et persane, la poésie, l'histoire, la géomé– trie, la musique, le dessin et l'équitation. Abd-ul-Medjid assistait, comme tons les agas, aux leçons du sérail, et s'y faisait remarquer par une haute intelligence. Le 11 juillet 1839, le nouveau Sultan ceignit, suivant le rite accoutumé, l'épée. d'Othman, signe du pouvoir souverain. Le 3 novembre de la même année, il donna à ses sujets une constitution con– nue sous le nom de hatti-chérif de Gul– hané; cette constitution inaugurait et garantissait des réformes qui devaient, en se développant, placer un jour la Tur– quie .à côté des puissauces civilisées de l'Europe, et lui valoir l'appui des deux grandes nations qui marchent à la tète de la civilisation : la France et l'Angleterre. Depuis le hatti-chérif de Gulhané, le sultan Abd-ul-Medjid, au milieu des pé– ripéties qui ont agité son pays, n'a pas cessé de travailler à l'émancipation de la Turquie. Alliant une grande modération à la fermeté dont il a toujours donné des preuves éclatantes, il était prêt à faire toutes les concessions compatibles avec l'honneur, lorsque, par la ~lus in– juste des agressions , il fot forcé à de– m.ander justice an Dieu des armées. Par des conventions récentes conclues avec la France et l'Angleterre, le Sultan n µlacé, dans son Empire, tous les cultes sur le même pied d'égalité civile et poli– tique. li faut donner ici une place au ministre qui a surtout présidé aux réformes de la Turquie sous le règne d'Abd-ul-Medjid. RESCHID-PACHA. Le pacha Reschid a tour à tour siégé dans les conseils de la Porte et repré– senté la Turquie à Paris~ en qualité d'am_bassadeur. Il avait su se pénétrer de l'esprit de èivilisation des puissan– ces occidentales pendant ses voyages et ses missions diplomal iques; il a inspiré d'abord au jeune Sultan .ta charte de Gulhané, et depuis cet acte import.ant, il a travaillé sans repos à détruire les coutumes asiatiques . qui faisaient des Turcs une anomalie sociale au milieu de l'Europe. Cet homme d'État, toujours opposé aux vue's de la Russie qui spé– culait sur le fanatisme du vieux parti ottoman, savait qu'il n'y avait qu'un seul moyen de sauver la patrie : la ren– dre di gne d'entrer dans la famille euro– péenne. Un grand honneur était réservé à Reschid-Pacha. On a célébré au mois d'ao(1t '1 854, à Constantinople, le mariage de son fils avec l'une des tilles du Sultan. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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