Almanach de Napoléon pour 1855

58 HlSTO!llE L'expédition anglo-francaise, placée sous le commandement du ,maréchal Saint– Arnaud et de lord Raglan , avait débar– qué à Ga llipoli , à l'entrée de la mer de Marmara. Elle présentait un effectif de quatre-vingt mille Français et vingt-cinq mill e Anglais, muni s de tous les approvi– sionnements, de tonies les munitions et de tous les engins de guerre que com– portait une si formidable agglomération de tronpes. Deux princes des familles régn,antes de France et d'Angleterre, le prince Napoléon et le duc de Cambri dge, étaient dans ses ra ngs, et. l'ou y voyait une fou le de braves généraux durcis clans les guerres d'A friqu e. Le 2 '1, un e pa rtie des troupes alliées, qui avait quitté Gal– lipoli, débarqua à Varna, place forte de la mer Noire, sur la même li gne que Pra– vacli et Schumla. Un grand conseil de guerre fu t tenu à Varna le 1 fi mai, composé des trois gé– néraux en chef .. le maré~hal de Saint– Arnaud , lord Raglan, Omer-Pacha, clr.s deux amiraux Dundas et Hamelin , et deux ministres du Sultan. Dans ce con– seil , le maréchal Saint-Arnaud recul le titre de commandant .général en chef des opérations des trois aimées combi– nées. V. - SILIS mrn. Dès que l'évacuation de la petite Va– lachie eut complétemenl débloqué Ka– lafal, Omer-Pacha se hàta de retirer une grande parlie des troupes qui tem1i ent CP camp retranché, et de les porter vers Sc\rnmla et Pravadi, afi n d'opposer le plu s de résistance possible à la marche des Russes sur les Balkans. L'armée franco-anglaise ne pouvait, àvant quel– q11es semaines, prêter aux Turcs un se– cours effectif. Mais on saitaujourd'hui que les Russes, au moment même où on les _croyait si près du succès en Europe, étaient clans la plus critique des positions. Le climat meurtrier de la Dobroutcha les décimait comme en 1807, comme en 1 1828 et 1829. lis trninaient après eux des milliers d'a– gon isants, et toutes les bourgades, to utes les villes qu'ils traversaient devenaient de vastes dépôts de cadavres et des foyers pestilentiels. D'un autre côté, Paskewitch ne se foisait pas illusion sur sa position militaire, depuis l'arrivée des Anglo– Français. Quelques semaines encore, et trente ou qn::irante mille hommes de troupps fraîches, ravitaillées et soute– nues par la plus belle flolte que les me rs eussent jamais portée, allaient appuyer les Turcs et tomber comme la foud re sur un ennemi découragé. Dès lors, Pas.ke– witch songea à tout préparer pour un e re– t1·ai te prévue et procha ine. Mais vo1 dant opérer celle retraite d'une manière hono– rable, finir la campagne par un co up d'é– clat qui sa uvùl q10nneur moscovite, il marcha su r Sil istrie, esrérant s'emparer promptement de celle place en l'écrnsant avec toutes ses forces. Le siége de Silistrie n déjà eu ses hi s– tori ens. Nous empruntons le récit de cet http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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