Léon Chaudanson : Scènes de la vie marocaine

L ’ Enfant Marocain Essai d'Ethnographie Scolaire G eoxges HARDY et itiaurivia <X« tmu < uo» rr« Louis BRUNOT HOCm» fca-tariai.* i > k i.'mvvaicnoM »vm iqi M- lit HTEY, M- DRISX AMOK, M- « m PRESSIGKY. M ” HAVÉS, MM. HA Y. HOVCHKK. HOHFFANI». ROI RH Y. HHOCA, CHAI HANSON. CROTTIN. CCIXKT. GLEYZE, H OUA Cl NE-EAU, KÉHIR I l <11 MRKKI HMH». METALI.IER. MONTER., l*ONCET, HAVEN, ROIUXT. SENKGAX. SETTOITI. SOVIJt. VIDOUDKZ ÉDITIONS Bulletin de l'Enseignement Public du Maroc janvier 199S, N ’ toi PARIS V* ÉMILE LAHOSE, LIBRAIRE-ÉDITEUR 11, nva vicron-coinuK, 11 1925 Table des matières p«e« A vant - rworos. ............................................................................................. 1 L* rrr« physique . — L'aspect extérieur. — La rvùrtanœ et l ’ acti ­ vité physique». — Les sens .......................................... - ............ 8 Lr. ivre P8YCHOLOG19VK. — Les fonction*! iuUüectuclkT. — Les sentiments. — L ’ activité. — I a moralité ............................. 7 L a ranaiiu. — I — — AuUui du nouveau-né. — L ’ impoûtioji du nom. — L ’ allaitement. — Ilerrcaux et ber ­ ceuses. — La layette. — Maladies et remèdes. — Les premières dents. — Les premiers pas. — Les premier* mots. ........................ 10 I_» VIE matébtkijx dx L'itMFAXT. — La nourriture. — Le vête ­ ment- — La coiffure. — Le logement . — L'hygiène et h médecine 3» Jxvx et J ouets . — Jeux de iumrd et «le calcul. — Jeux d ’ adresse. — Petits jeux. — Jeux de circonstance et d'imitation. - Jeux de force et de mouvement. - Escapades et maraudages. — Poupées et dînette*. — Les fêtes. — les jouets. .......................................... 40 L' kxxant D axs LA famille . — L'autorité familiale. — L'éducation famihak. - La place de l'enfant dam la famille ..................... VI L' knfant dans la soeuhû. — L'état-ci» il. — Le nom. — Les rites de passage. — La place de l'enfant dnns la société .................. 57 L* mxrAVATtox a IA vie . — la formation familiale. — L'école coranique. — L'apprentissage. — les métiers d'enfants ...... 04 ......................................................................................................................... 74 BlBLlOUKAFIlir. 8WMAIBK. ........................................................................ 75 TC Hochefort-w-rore. — huprimen* A. Thoywi-Thèie. « les maîtres cpii nous arrivent de France » et le cadre institutionnel et politique dans lequel cet exercice s ’ intégre : Enseignement des indigènes à la Direction générale de l ’ instruction publique. La conclusion de ce livre est encore plus explicite : « Meilleur ou pire que reniant d ’ ici ou de là ? Voilà une question à laquelle il serait bien difficile de répondre : il n ’ y a pas de balances pour peser ces choses délicates et, s ’ il en était, la sympathie ou l'antipathie risquerait de les fausser. Différent, voilà tout, mais profondément différent, et, par conséquent, susceptible d ’ un traitement spécial, au moins jusqu ’ à nouvel ordre. Au demeurant, et de l ’ avis de tous ceux qui vivent dans la familiarité de ce petit monde, une matière scolaire intéressante au plus haut point, capable d ’ excellent rendement, quand on la connaît, bien et qu ’ on la traite selon des programmes et par des procédés appropriés ; un milieu familial et social pour qui renseignement représente une antique tradition et que les questions scolaires passionnent ; des coutumes et des goûts que nos intentions de progrès n ’ étonnent ni ne blessent, tant que nous demeurons sur le terrain de l ’ utile, et que nous ne prétendons pas réformer du jour au lendemain les façons de penser d ’ un peuple. Voilà plus qu ’ il n ’ en faut pour nous attacher à une œuvre qui date d ’ hier et qui. déjà, produit, des fruits abondants et sains. » (p. 74) Une référence claire au régime de protectorat tel que défini par Lyautey et qui marquera la politique coloniale au Maroc à travers les deux principes structurant de son action : préservation et séparation. C ’ est dans le sillage d ’ un tel programme politique que les écoles pour fils de notables musulmans ont été créées. L'école de Salé où L. Chaudanson a exercé comme directeur en est une. Pour conclure cette petite empiète qui ouvre sur des questions beaucoup plus larges, je xoudrais revenir un instant sur le statut de celle archive cl les questions qu'elle suscite. « Rattacher ce dossier au fonds Arsène Roux », inscription du documentaliste sur un post-il. interroge aussi le statut d ’ une telle ré-affiliation. Elle a le mérite d ’ indexer le contexte archivistique dans lequel ce document s ’ insère. Mais (pie peut-il nous dire sur la circulation des idées, des savoirs et des données de collecte et d ’ enquête et de sources iconographiques...entre chercheurs, enseignants, administratifs, missionnaires, militaires de celle période coloniale ? Comme l ’ écrit Georges Hardy : « De même que le développement s ’ est produit parallèlement à la pacification, la science s ’ est acclimatée au bruit de la pacification. » Il parla ensuite de la « claire et large vision du chef qui incarne le Maroc aujourd ’ hui (il s ’ agit évidemment de Lyautey) et qui, fidèle à la grande tradition des conquérants civilisateurs, a flanqué d'un corps de chercheurs désintéressés l ’ armée de soldats et de colons. 4 » Le protectorat tel (pie défini par Lyautey suppose la reconnaissance et la construction d'une connaissance de la société indigène. Ce mouvement implique ces différents acteurs de la scène coloniale et de sa politique publique notamment dans le domaine de l ’ enseignement. D ’ autant que l'on a rencontré cet enchâssement des données dans d'autres fonds de la Médiathèque de la Maison méditerranéenne des sciences de l ’ homme. Photographies anthropométriques, albums photographiques thématiques, 4. Khalibi A., Bilan de la sociologie au Maroc. Publications de l ’ Association pour la recherche en sciences humaines, p. 11-12. corpus circulant entre musée d ’ art indigène, dossier scientifique du chercheur et archives entremêlées, notices lexicales et manuscrits... Une documentation variée, pluridisciplinaires et multi support dont les auteurs participent d ’ un même engagement sur le terrain colonial marocain mais au profil professionnel et intellectuel différencié. Une sorte de complémentarité entre différents acteurs (pii représentent des ressources utiles pour la production des savoirs sur la société marocaine de cette période. L n champ de savoir aux contours institutionnels et académiques encore flous où l'instituteur d ’ arabe est informateur de l ’ islamologue et ethnographe de l ’ anthropologue quand il ne devient pas lui-même linguiste. Un partage des savoirs et des compétences entretenu par la colonie et son gouvernement, entre autres par les sciences sociales, et (pie Marcel Mauss a promu dans son Manuel d ’ ethnographie. Ce qui conforte cette hypothèse, c'est la nature même de ce manuel composé de cours donnés à l ’ Institut d ’ ethnologie, à l ’ Ecole pratique des hautes éludes ou bien au Collège de France, destinés « à des administrateurs, à des colons dépourvus de formation professionnelle ’ ». Il s'agit d ’ instructions et d'un ensemble de principes méthodologiques à observer pour la collecte, l ’ observation et l ’ enquête à la fois extensive et intensive dans les diverses colonies françaises afin de « constituer scientifiquement les archives de ces sociétés plus ou moins archaïques 6 ». M. Mauss définissait l ’ ethnologie en tant que science de constatations et de statistiques. Ainsi, il prônait le descriptif, la comparaison de faits et non de cultures, l ’ exhaustivité, la neutralité dans le jugement porté sur la société étudiée, l ’ inscription dans le présent ethnographique (dans le terrain) sans détours historiques inutiles fondés souvent sur des hypothèses « dangereuses » et l ’ emploi limité de la théorie et de l ’ intuition. De même, il préconisait de privilégier la présentation des éléments ethnographiques recueillis sous une forme sobre, économe en interprétation, mais appuyée sur des plans, des graphiques, des statistiques..., de recourir à la variation des sources et des techniques d'enquête - dans une visée d ’ exhaustivité et de couverture la plus complète possible du terrain: statistiques géographiques, démographiques; documents photographiques et cinématographiques; documents philologiques (« y compris les plus vulgaires »); biographies ... « L ’ emploi simultané de ces différentes méthodes permettra d ’ aboutir non seulement à la fixation des masses, mais à la fixation des individus à l ’ intérieur de ces niasses ». On retrouve, directement ou indirectement, de façon incarnée les traces de cet enseignement de Mauss consigné dans les inventaires des archives de recherche conservées à la Médiathèque (MMS11). De même, on ret rouve cette circulat ion des savoirs et division du travail entre spécialistes et non spécialistes dans le champ de l ’ édition tel celui mobilisé ici pour identifier L. Chaudanson. Si le Bulletin de renseignement public au Maroc est destiné essentiellement à la communauté des enseignants, ses pages ménagent la rencontre et la collaboration entre ces derniers et des chercheurs de renom de cette période : André Adam, André Basset. Henri Basset, Louis Brunot, Emile Laoust, Evariste Levi-Provençal, Edmond Michaux-Bellaire. Prosper Ricard. Henri Terrasse... Division du travail redoublée de la ligne de partage entre la colonie et la métropole et qui traverse l'Académie, les chaires d ’ enseignement et le champ éditorial. 5. Marcel Mauss, Maniud d'ethnographie. Paris, éd. Payot, p. 14. 6. Ibid., p. 7. 7. Ibid., p. 21.

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