A. Hanoteau : Essai de grammaire kabyle : renfermant les principes du langage parlé par les populations du versant nord du Jurjura et spécialement par les Igaouaouen ou zouaoua||suivi de notes et d'une notice sur quelques inscriptions en caractères dits Tifinar' et en langue Tamacher't

— XV I I I — ques-uns d'entre eux, qui voyagent pour lour commerce, apprennent bien à parler l’arabe ; leurs tolba etudienjt, dans cette langue, la science du droit et des traditions islamiques; mais la masse du peuple, toutes les femmes, sans exception, et les hommes qui vivent, sédentaires, ne parlent et ne comprennent que le kabyle. Pendant la d'ernière expédition de M. le Maréchal H anhon , la tribu des Boni lraten avait fourni soixante-trois otages pris parmi les gens les plus influents de tons les villages et, sur ce nombre, deux seulement pouvaient s’exprimer en arabe d’une manière à peu près intelligible. Tant que nos relations avec ces peuples se sont bornées à traiter des intérêts généraux des tribus, la connaissance de la langue arabe a pu nous suiTire, car il se trouve toujours parmi elles des gens qui Ja comprennent ; mais à mesure que les progrès de la conquête nous ont mis on contact plus direct avec les individus, et que notre admi­ nistration a été appelée à s'occuper des intérêts particu­ liers, on n'a pas lardé à reconnaître l'insuffisance de l’arabe comme moyen de communication/et la nécessité d’avoir recours à des interprètes kabyles. Malheureu­ sement, le nombre des sujets capables de remplir ces fonctions est très restreint et ne peut répondre aux exigences du service. On parviendra, sans doute, avec le temps, à l'augmenter; mais, en attendant, on est forcé, au grand détriment quelquefois de notre influence, de se servir d'intermédiaires offerts par le hasard et qui, sans caractère officiel ni position reconnue, ne présentent pas toujours les conditions de moralité désirables. http:/ /e-mediatheque@mmsh.univ-aix.fr [8-16354 FR] Corpus | Langues

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