A. Hanoteau : Essai de grammaire kabyle : renfermant les principes du langage parlé par les populations du versant nord du Jurjura et spécialement par les Igaouaouen ou zouaoua||suivi de notes et d'une notice sur quelques inscriptions en caractères dits Tifinar' et en langue Tamacher't

— XIV — Si l’on compare, en effet, detîx dialectes berbers, dont l ’un est resté à peu près pur, comme celui des louareg, tandis que l'autre est déjà fortement mélangé d'arabe, on est frappé de l'analogie qu'ils présentent dans les carac­ tères des genres et des nombres, dans la formation des pluriels, dans les pronoms, la conjugaison et les formes dérivées du verbe, en un mot, dans toutes les parties fondamentales de la grammaire. Les vocabulaires même, en écartant les éléments étrangers et tenant compte des variantes de prononciation, offrent la plus grande ressem­ blance*, et de nombreux indices portent à croire qu'ils ont été originairement d?un usage général et commun à toutes les fractions du peuple qui nous occupe. 1 Une étude plus approfondie et une comparaison raison- née des divers dialectes berbers conduiront donc, je pense,. à cette conclusion : quils ont tous pour tronc commun une langue unique et autrefois générale, dont il sera facile d'opérer la reconstruction. Peut-être même arrivera-t-on à reconnaître que son unité a commencé à se rompre seulement à l’époque de rinvasion arabe, et que saint Augustin ne faisait qu’énon­ cer une opinion admise et reconnue vraie de son temps, quand il disait: « ïn Africa barbaras gentes , in una » lingua plurimas novimus. » Je ne prétends certainement pas avancer que la langue berbère ait jamais offert ce caractère d'unité que la civi­ lisation et une littérature riche et cultivée peuvent seules produire* Chaque province a du avoir, de tout temps, ses locutions proférées, sa prononciation particulière et son http:/ /e-mediatheque@mmsh.univ-aix.fr [8-16354 FR] Corpus | Langues

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