A. Hanoteau : Essai de grammaire kabyle : renfermant les principes du langage parlé par les populations du versant nord du Jurjura et spécialement par les Igaouaouen ou zouaoua||suivi de notes et d'une notice sur quelques inscriptions en caractères dits Tifinar' et en langue Tamacher't

— Xlil — quelques populations, l’arabe a même remplacé complète­ ment la langue primitive. Quant aux variantes de prononciation, elles ne sont certainement pas sans de nombreux exemples dans les autres langues. En arabe, le et le - prennent le son du G dans plusieurs contrées; en français, les Gascons pro­ noncent B comme V; les Marseillais donnent à CH le son de rs.„ à l’B celui du ^ arabe, et il serait facile de con­ stater dans chaque langue une foule d'altérations de même nature. Nulle part, cependant, elles ne présentent, je crois, un caractère de généralité aussi étendu qu'en berber, où tous les sons ont une incroyable tendance à se substituer les uns aux autres En somme, ces modifi­ cations phonétiques, bien que nombreuses et quelquefois étranges au premier abord, ne portent aucune atteinte aux caractères généraux de la langue. L’envahissement de l'idiome arabe aurait pu devenir la cause d’altérations plus graves. Heureusement, les Berbers, tout en donnant accès dans leur vocabulaire aux radicaux étrangers, ont respecté leur grammaire et ont appliqué, en général, ses règles aux mots qu’ils empruntaient. Leur langue est ainsi restée à peu près intacte, dans sa struc- ■* ture générale et ses formes essentielles. Le même phéno­ mène s’observe pour la langue turque, qui, tartare par sa grammaire, a composé en grande partie son dictionnaire de mots arabes et persans. (1) Voir, pour plus, de détails, la note n° 2, page 34i. http:/ /e-mediatheque@mmsh.univ-aix.fr [8-16354 FR] Corpus | Langues

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=