Belkassem Ben Sedira : Cours de langue kabyle. Grammaire et versions
deux de l’avenir, il se promenait un jour, à Cons- tantine, sur la place du Palais, lorsque le général venant à passer l’aperçoit, l’aborde et, lui prenant la main, comme il ferait pour un égal : « Je vous cherchais, lui dit-il. J’ai su vos derniers succès au collège; décidément je ne m’étais pas trompé en m’intéressant à vous. Nous avons à causer ensemble. Venez diner chez moi ce soir. » Quel honneur pour l’orphelin ! Exact au rendez-vous, il se porte au palais, et malgré la présence de plusieurs commensaux de marque, ce n’est pas au bout de la table, mais à côté même de lui, que l’amphitryon le place. Tout le temps du re pas chacun s’occupe de lui, l’interroge et l’encou rage à répondre. Puis, au dessert, comme étonné de voir la nuit tomber si tôt : « Quelle heure est- il donc ? lui demande le général. Le collégien demeure interdit, et pour cause. Ah ! je devine, ajoute Desvaux. Mon ami, un bon écolier ne doit jamais ignorer le prix du temps. » Sur un signe de son chef, l’aide-de-camp Robert est sorti, et revient bientôt porteur d’une jolie montre que le général attache lui-même à la veste de son pro tégé. Quelques jours après, l’élève du collège de la place d’Isly était envoyé en France afin de ter miner ses études. Il en revint pour occuper une position honorable dans son pays et ne songea plus qu’à une chose: obtenir ses lettres de natu ralisation. J’ai pensé que la publication de cette page intime de notre histoire algérienne pourrait intéresser plus d’une personne : ils ne sont pas si communs les hommes de cœur, haut placés, http:/ /e-mediatheque@mmsh.univ-aix.fr [8-16303_FR] Corpus | Langues
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